RÉPRESSION : DIX MILITANT·ES CONVOQUÉ·ES POUR AVOIR DÉFENDU L’HÔPITAL PUBLIC

Hier soir, vendredi 26 avril, France Info titrait « Après avoir envahi l’ARS en septembre, une dizaine de défenseurs de l’hôpital de Carhaix reçoivent des convocations pour une garde à vue à Quimper ». En effet, selon des informations de France Bleu Breizh Izel, confirmé par le quotidien régional Ouest-France, une dizaine de défenseureuses de l’hôpital public de Carhaix, dont plusieurs syndicalistes et militant·es politiques, seront convoqué·es au commissariat de Quimper mi-mai. Cela fait suite à l’occupation des locaux de l’ARS (Agence Régionale de Santé) à Quimper le 14 septembre dernier par une soixantaine de manifestant·es et aux plaintes déposées en octobre par le CHRU de Brest-Carhaix.

Une dizaine de manifestant·es a reçu, via des enveloppes du ministère de l’Intérieur, des convocations pour une audition mi-mai sous le régime de la garde à vue, au commissariat de police de Quimper. Iels sont convoqué·es pour « séquestration et violence en réunion sur personne chargée d’une mission de service public ».

Parmi les destinataires, on retrouve le porte-parole du comité de vigilance de l’hôpital de Carhaix et militant politique, Matthieu Guillemot. Contacté par nos soins, il souligne avoir « pris un sacré coup sur la tête au vu des chefs d’inculpation » et poursuit en expliquant que « c’est flippant, les peines potentielles sont extrêmement lourdes ». Aux côtés de ses camarades de luttes, il encourt 20 ans de prison et 75 000€ d’amendes pour des motifs « cousus de mensonges » selon son témoignage.

La préfecture du Finistère rappelait d’ailleurs dans un communiqué publié le jour même de l’occupation, le jeudi 14 septembre 2023, qu’ « aucune violence n’est à déplorer. Les forces de l’ordre sont présentes sur les lieux afin de garantir la sécurité de tous».

Alors pourquoi convoquer et menacer de garde à vue une dizaine de manifestant·es si aucune violence n’a été constatée sur place ? Pourquoi criminaliser les défenseureuses
de l’hôpital public de Carhaix ? S’agit-il d’une volonté de museler la contestation ?

Matthieu est « déterminé, en action, et la tête dure pour repartir au combat »
car pour l’instant rien n’a véritablement avancé pour l’hôpital de Carhaix, et pire encore, la situation s’est dégradée depuis les manifestations et actions de 2023.
Les urgences qui étaient régulées de nuit le sont désormais 24h sur 24 et de nombreux·ses habitant·es du pays carhaisien souffrent de cette situation !

Nous apportons notre soutien à la dizaine de manifestantes convoqué·es et restons attentif·ves à tous relais d’actions nécessaire !

Le climat actuel est plus qu’inquiétant, les convocations s’inscrivent dans un contexte où la répression se fait de plus en plus présente, les attaques se font désormais contre l’ensemble du camp social.