CHRONIQUE SUR LA RÉSISTANCE EN PAYS LORIENTAIS

3 # LES GROUPES FTPF VAILLANT-COUTURIER ET CORENTIN CARIOU ANIMENT LE PAYS DE BUBRY

On l’a vu, dès 1941 voir avant, les contours de la Résistance se dessinent autour du renseignement, d’initiatives locales et des premiers attentats ou sabotages.

Au cours de l’année 1941, un groupe de jeunes combattants se constitue à Lorient sous la houlette de Joseph Le Nadan. Pierre Theuillon, un de ses camarades, réussit à louer une pièce dans une maison de la rue Edgar Quinet, au nez et à la barbe de l’occupant nazi. Une imprimerie clandestine s’installe dans le grenier. Des tracts sont fabriqués puis diffusés à Lorient, Keryado, Lanester et Hennebont, mais aussi dans les régions du Faouët, Quimperlé, Gourin, Guémené-sur-Scorff et Bubry.

C’est à Bubry et Quistinic, situés en zone rurale et à 37 km de Lorient, qu’en juin 1942, Émile Le Carrer dit « Max », âgé de 20 ans, s’emploie à organiser un groupe d’action. Auparavant formé à Quimperlé, il réalisait plusieurs coups d’éclats, comme le dépôt d’une bombe devant la Kommandantur de Quimper.

À l’automne 1942, sous l’impulsion de René Jehanno, d’Émile Le Carrer et de Le Du, le groupe Vaillant-Couturier des FTPF (Francs-Tireurs et Partisans Français) voit le jour à Bubry. La plupart du temps, les FTPF se constituent en petits groupes, portés par des initiatives locales soit sur la base de l’ancienne OS (Organisation Secrète) ou par des initiatives de militant·es communistes. Les groupes FTPF sont composés d’une dizaine d’individu·es dont un chef de groupe et son adjoint (ou chef de demi-groupe).

Formé à la clandestinité au printemps 1943 dans le maquis de Bochelin Vihan, Vaillant-Couturier multiplie les actions, épaulé quelques mois plus tard par le groupe FTPF Corentin Cariou de Quistinic. Parmi ses groupes, on retrouve Yvonne Nicolas, qui deviendra plus tard une brillante agente de liaison pour la Résistance. Une vingtaine de déraillements de convois nazis sont constatés à l’été 1943. Les destructions de lignes électriques et téléphoniques, l’auto-réduction de matériel, de tickets d’alimentation et de tabac s’étendent.

Les groupes accueillent également des jeunes refusant le Service du Travail Obligatoire (STO). Institué le 4 septembre 1942 par le gouvernement vichyste, le STO doit répondre aux exigences nazies de main d’oeuvre. On estime qu’un total de 600 000 à 650 000 travailleurs français sont acheminés vers l’Allemagne entre juin 1942 et juillet 1944.

Le 30 novembre 1943, le groupe Vaillant-Couturier attaque la gendarmerie de Guémené-sur-Scorff en représaille après le tir d’un coup de feu par un gendarme collabo sur Émile Le Carrer. Un soldat nazi est tué. Les actions se durcissent.

Pourchassé par l’Allemagne nazie et dénoncé par un paysan de Malguénac, huit jeunes résistants sont arrêtés par la gendarmerie de Pontivy en décembre 1943. 

Stationnés dans la ruine de Barrac’h à Malguénac, Raymond Guillemot, Joseph Le Mouël, André Le Mouël, Jean Mahé, Ferdinand Malardé, Jean Robic, tous originaires de Bubry, ainsi qu’André Le Garrec et André Cojan sont livrés aux allemands nazis. Un résistant parvient à s’enfuir, tandis que deux autres sont déportés.

Les cinq autres, Mahé, Robic, Malardé, J.Le Mouël et Guillemot, sont exécutés pour actes de sabotage sur les voies ferrées (7 déraillements au total), le 25 février 1944, dans la prison de Vannes, place Nazareth.

Raymond Guillemot, qui a vécu à Lanester, est fusillé à 10h13 avec son camarade Ferdinand Malardé. Ils ont tous entre 19 et 24 ans.

Dans leurs lettres d’adieu, ils expriment « leur aspiration au bonheur pour ceux qui vont survivre ». Même face au peloton d’exécution, ils ne baisseront jamais la tête. Dans un extrait, Raymond Guillemot note : « Je m’en vais le cœur calme avec la satisfaction d’avoir fait mon devoir ».

Le 7 février 1944, une rafle est organisée dans la région de Bubry, Baud, Camors et Quistinic par les rats nationalistes de la Bezen Perrot (créée par Célestin Lainé et intégrée dans les SS) et de Vissault de Coëtlogon ainsi que par des feldgendarmes nazis. Dix-sept résistants et civil·es sont arrêté·es durant l’opération.

Interrogé·es dans l’école de Baud, puis transféré·es à Rennes, iels sont déporté·es en Allemagne. Quatre personnes meurent en déportation.

Si sur le terrain, c’est un coup dur, les actions vont se déplacer à Quistinic, avec le groupe Corentin Cariou, dirigé par les frères Gan de Kéramour, début 1944. Les échanges entre les résistants de Bubry et de Quistinic se centralisent alors au niveau du bois de Kerdinam.

Le 15 avril 1944, le groupe FTPF Corentin Cariou attaque un poste d’observation anti-aérien allemand installé au village de Loge-Picot à Quistinic dans le but de recevoir des parachutages d’armes. Deux nazis, dont un maréchal des logis-chef et un caporal-chef, sont tués au cours de cette attaque qui sera suivi de terribles représailles.

Le 17 avril 1944, Joseph Perron est arrêté et torturé avant d’être transféré au Fort de Penthièvre, où il décède des suites des sévices subis. Le 18 avril 1944, Marcel Le Teuff est abattu lâchement par une rafale de mitraillette dans la prairie de Ty-Parez à Quistinic.

Le 21 avril, trois FTPF de Corentin Cariou, Émilien Gahinet, Henri Guillo et Louis Le Ruyet sont exécutés dans une cache d’armes située dans le bois de Kerdinam.

Leurs corps sont retrouvés le 23 avril 1944 dans une fosse appelée depuis le « trou des martyrs ».

Arrêté également le 21 avril, Raymond Péresse est torturé à Locminé, où il décède le lendemain. Le 22 avril, une cinquantaine d’habitants de Quistinic sont raflés puis envoyés en Allemagne sous la contrainte. Le 1er mai, Mathurin Guégan est tué à son tour à Quistinic.

Aux 27 résistantes quistinicois·es et aux tant d’autres, décédé·es en martyr·es, ne nous vous oublions pas !

Une fois de plus, malgré les pertes, les résistant·es vont faire preuve d’abnégation. Iels continuent le combat pour harceler l’occupant nazi, en perturbant et ralentissant les possibles renforts de troupes en route vers la Normandie.En août 1944, les résistant·es locaux sont incorporé·es aux FFI (Forces Françaises de l’Intérieur). 

Iels ont alors la mission de stabiliser le front et de participer à la libération de la Poche de Lorient.

CHRONIQUE SUR LA RÉSISTANCE EN PAYS LORIENTAIS

2# DES BALBUTIEMENTS ET INITIATIVES AUX PREMIERS NOYAUX ORGANISÉS DE RÉSISTANCE EN PAYS LORIENTAIS

Du 17 au 25 juin 1940, l’Allemagne nazie envahit la Bretagne sans trop de difficultés. À cette époque, une partie de la région qui vote à droite fait-elle confiance au régime de Vichy ? Toujours est-il que dès l’été 1940, des hommes et des femmes, la plupart anonymes, se mettent en mouvement face à l’occupant nazi et ses allié·es.

Au début de l’occupation, de petits groupes se forment pour d’abord aidé des prisonnier·ères ou des blessé·es à l’hôpital à s’évader en leur fournissant des vêtements civils, faux papiers et planques. Par la suite, des filières de passage en zone sud, avec des relais amis se mettent en place. Ces initiatives sont les premières d’une longue série.

Du côté anglais, on se mobilise également. Pour des raisons géographiques et militaires, les côtes bretonnes détiennent une place importante dans les activités du renseignement britannique. Il comprend d’embléel’utilité des bateaux et des équipages de pêcheurs bretons. Entre fin 1940 et début 1941, des liaisons sont établies entre Penzance et la Bretagne.

Quelques dizaines de breton·nes accueillent ou relayent des agents envoyés sur place au péril de leur vie. Au cours des premières années de l’occupation, la Bretagne paye un lourd tribut. 

Plus localement, parfois, des hommes seuls occupent des positions stratégiques dans le renseignement et notamment à la base sous-marine de Lorient.

Les premiers sabotages et attentats face à l’ennemi nazi naissent dès septembre 1940. Le 17 septembre, Marcel Brossier est le premier breton fusillé pour sabotage de « câbles téléphoniques ». Les coupures électriques, premiers types de sabotages, sont plus facilement réalisables, si bien que 18 sabotages ont lieu entre l’été 1940 et fin juin 1941 dans le Morbihan.

Les premiers attentats contre l’occupant sont perpétrés. Fin 1940, trois soldats nazis sont tués à Lorient. Des incendies s’allument un peu partout dans le département où un train nazi déraille à Quiberon le 10 janvier 1941. De nombreuses formes de résistance se mettent en place. 

À Lorient, des manifestations publiques se produisent au printemps 1941, à la suite d’initiatives locales.

Le 20 mai, une diffusion de tracts (surtout à l’arsenal) provoque une manifestation contre le collabo Pétain. 3 000 personnes défient les barrages collaborationnistes et nazis. 

La répression qui s’abat sur tous·tes celleux qui s’opposent publiquement à l’occupation va renforcer les actions directes. Rixes et bagarres avec des occupants éclatent fréquemment. Les premiers fusillés le sont à la suite de ces accrochages. Le 22 mai 1941, un jeune pêcheur de Plouhinec, Louis Larboulette, est fusillé à Vannes pour avoir porté un coup de baïonnette à un soldat nazi.

Les contours de la Résistance se dessinent autour du renseignement, d’initiatives locales et des premiers attentats ou sabotages. En Bretagne et à Lorient en ce qui nous concerne plus particulièrement, un point important va faire basculer la Résistance dans les premiers noyaux structurés. Un tournant majeur s’opère le lundi 20 octobre 1941 à Nantes.

Il est 7h45, lorsque qu’un commando composé de trois résistants communistes, Gilbert Brustlein, Marcel Bourdarias et Spartaco Guisco, abattent le chef de la Kommandantur nantaise, Karl Hotz.

Informé de l’attentat, Hitler exige des représailles immédiates et l’exécution de 100 à 150 otages. Le gouvernement collaborationniste de Vichy est mis à contribution pour fournir une liste d’otages. Il donne les noms de 27 responsables syndicaux et militants communistes qui sont fusillés.

Les nazis actent également l’exécution de 16 otages détenus à Nantes. Ce sont des anciens combattants, des jeunes membres de réseaux de résistance, des communistes ou d’anciens membres des Brigades Internationales. Ils sont fusillés par petits groupes sur le champ de tir du Bêle. Enfin, cinq autres résistants nantais emprisonnés au fort de Romainville près de Paris sont fusillés au Mont-Valérien. Nous ne les oublions pas !

La fusillade des 50 otages (en réalité 48) provoque un choc dans l’opinion. C’est un tournant très défavorable pour les vichystes et leurs soutiens.

Le Parti Communiste français est à cette époque le seul parti politique à s’être réorganiser clandestinement.

En Bretagne-Sud, si l’arrestation du responsable régional Alain Le Lay, met à mal le PC français en novembre 1941, la Résistance communiste connaît un certain essor en 1942. A la fin du mois de février 1942, plus d’une vingtaine de groupes d’action sont constitués. Ils ont pour responsables de jeunes lorientais, de syndicalistes chevronnés comme, et de républicains espagnols. En mars 1942, des triangles urbains sont lancés dans le pays lorientais. 

A l’origine de ses triangles, on retrouve, Albert Le Bail et Jean-Louis Primas, tous deux lanestériens. Ils sont épaulés par le responsable des communistes espagnols, Ramо́n Garrido Vidal. Ensemble, ils disposent d’une trentaine de membres actifs dans plusieurs triangles du pays lorientais.

Appelés « Troïka » par les nazis, les triangles possèdent une seconde structure pour les actions plus offensives. 

Des groupes d’action immédiate se constituent. Le pays lorientais devient le théâtre d’une véritable guérilla urbaine. Le harcèlement dure toute l’année 1942, mais il est particulièrement réussi entre mars-septembre 1942, et ce, malgré l’arrestation d’Albert Le Bail le 13 juillet 1942. De nombreux attentats obtiennent des résultats significatifs.

Couplés à la propagande opérée par la distribution de tracts, les triangles procèdent à des incendies, à des attentats contre des établissements fréquentés par les allemands, ou à des dynamitages de lignes électriques. Outre l’intérêt d’aguerrir les membres de l’organisation, ces actions prouvent aux habitantes l’existence d’une Résistance active. Le pays lorientais constitue en ce sens une excellente caisse de résonance régionale.

En avril 1942, en Finistère-sud, c’est à nouveau le principe des triangles qui est retenu par Jean-Louis Primas. Accompagnés par Eugène Le Bris et Georges Abalain, ils s’emparent de plusieurs dizaines de kilos d’explosifs à la firme Heller près de Quimperlé.

Comment un triangle fonctionne-t-il ? Le chef du triangle conduit l’action principale en bénéficiant de l’appui direct de l’un de ses camarades placé en position dite de « première protection ». La couverture, « deuxième protection », protège le dispositif principal en assurant le guet ou la défense armée lorsque cela est nécessaire.

Les autorités vichystes ainsi que les Allemands prennent toute la mesure du danger représenté par ce harcèlement urbain. Dans une ville clé du dispositif stratégique nazi, l’organisation communiste doit être neutralisée. En juillet 1942 puis en janvier 1943, les fondateurs de ces triangles sont arrêtés. Albert Le Bail décède en déportation et Primas est fusillé au Mont-Valérien le 17 septembre 1943 avec plus d’une quinzaine d’autres résistants communistes.

« Ils sont tombés en chantant, et en se tenant par la main »

CHRONIQUE SUR LA RÉSISTANCE EN PAYS LORIENTAIS

1# LA RETIRADA ESPAGNOLE

Le 26 janvier 1939, Barcelone, dernier bastion républicain, tombe aux mains des franquistes, aidés par les nazis allemands et les fascistes italiens. La chute de Barcelone entraîne avec elle un exode massif de centaines de milliers de combattant·es républicain·es et autant ou presque de civil·es vers la frontière française en janvier et février 1939. Prises sous le feu, les bombardements, et les mitraillages de l’aviation franquiste, iels transitent via les Pyrénées par les cols du Perthus et des Balistres principalement. Ce repli, qui est la quatrième vague de la « Retirada » (la retraite), est de loin la plus importante : 500 000 réfugié·es, dont 300 000 milicien·nes.

La frontière est ouverte pour les civil·es, mais les combattants et hommes en âge de porter une arme sont cantonnés aux portes de la France.

Sous la pression diplomatique internationale, elles s’ouvrent le 5 février 1939. Désarmés à leur arrivée en France, ils sont escortés vers des camps improvisés sur les bords du Roussillon : Argelès-sur-Mer, Barcarès, et Collioure. 

Parmi eux, on retrouve Ramón Garrido Vidal, militant du Parti Communiste espagnol (PCE), qui va jouer un rôle majeur dans les premiers noyaux organisés de la Résistance lorientaise.

Ramón est retenu prisonnier entre les camps de concentration d’Argelès-sur-Mer et de Barcarès.

Théorisés un avant, en 1938, par le gouvernement Daladier, les camps de concencentration sont construit quelques jours avant l’arrivée massive et sous-estimée des réfugié·es. Les conditions de vie sont précaires et âpres. Après plusieurs semaines de chaos, les tentes de fortunes plantées dans le sable laissent place aux baraquements construits par les réfugié·es.

Dans les camps, l’isolement, l’humiliation, la terreur du gouvernement Daladier et l’inaction forcée sont leur quotidien. Tout au long de l’année 1939, l’État français encourage les réfugié·es à se faire rapatrier. Harcelé·es par des tournées d’inspection ou des campagnes d’affichage, iels sont contraint·es à quatre choix : le retour en Espagne, un nouvel exil, l’embauche à l’extérieur ou l’engagement militaire.

À partir de mai 1939, le gouvernement Daladier, met en place les Compagnies de Travailleurs Étrangers (CTE). La plupart du temps, les « travailleurs » sont enrôlés de force, mis à disposition des entreprises travaillant pour la défense et en prévision de l’invasion nazie.

Malgré les difficultés, Ramón Garrido Vidal ne va pas oublier ses premiers engagements face au franquisme. Au début de l’année 1940, il devient responsable de plusieurs baraques de prisonniers puis membre de la Commission d’information du camp d’Argelès.

À la suite du lapinage de l’État français en juin 1940, le régime de Vichy qui est traditionaliste, xénophobe et antisémite, prend la succession. Il nomme à sa tête le collabo Philippe Pétain. Les CTE sont transformées en Groupe de Travailleurs Étrangers (GTE). Ce changement dans la loi permet aux collaborationnistes de contrôler et surveiller plus facilement les réfugiés espagnols. Des fiches individuelles sont établies avec la mention « S/zone occupée ». À cette époque, les réfugiés espagnols constituent la très grande majorité des effectifs.

En janvier 1941, la compagnie de Ramón est envoyée à Elne pour combattre les dégâts d’une inondation. Il est responsable d’une dizaine d’autres groupes du coin.

Le 30 juillet 1941, son groupe est livré aux nazis par les gendarmes français qui collaborent avec complaisance. Le transport en zone occupée est assuré par les forces de l’ordre françaises. Avant leur arrivée, les identités sont vérifiées par les services nazis.

Ramón se retrouve en Bretagne, à Brest, où il va travailler de force pour l’Organisation Todt. L’OT est chargée de construire cinq bases pour submersibles, de Brest à La Rochelle. Elle applique les ordres du nazi Karl Dönitz, commandant de la flotte sous-marine et futur successeur annoncé du IIIe Reich après la mort d’Hitler.

À Brest, de nombreux espagnols sont tués. Le militant communiste espagnol devient rapidement le responsable clandestin du camp. Il organise les premiers groupes armés espagnols de Brest et assure la diffusion de tracts dans la population ainsi que parmi les occupants (tracts en langue allemande).

C’est à partir de cette période que le périple breton de Ramón va prendre une nouvelle tournure.

En janvier 1942, la direction du PCE lui ordonne de quitter Brest pour rejoindre Lorient.

Il a pour mission de prendre la responsabilité du travail politique parmi les espagnols, structurer la Résistance locale, le tout en restant responsable de Brest. Ce qu’il fait après plusieurs allers-retours entre Brest et Lorient, sans papier et avec peu d’argent.

Son abnégation va payer et permettre aux premiers noyaux organisés de la Résistance lorientaise de naître. En lien avec Jean-Louis Primas, militant communiste et antifasciste, ancien combattant des brigades internationalistes, il se charge de la formation des groupes de combat et de sabotage du pays lorientais.

Ramón loge au 73, Rue Ratier avec Iñigo Portillo Pastheuros. Au côtés de Juan Sanchez Castillo, Maurice Theuillon, Georges Le Sant, Albert Le Bail, Jean-Louis Primas, Roque Carrion, et bien d’autres, il va combattre l’occupant nazi à Lorient !

22 MARS : VÉLORUTION DANS LES RUES DE LORIENT !

Le samedi 22 mars, à partir de 14 h, le Collectif Lorient Agglo À Vélo (CLAAV), organise une vélorution (itinéraire de 11 km) dans les rues lorientaises, pour indiquer les aménagements dangereux, parce qu’à vélo, notre sécurité n’est pas en option !

Le collectif explique qu’à « Lorient, beaucoup trop d’aménagements sont dangereux ne permettent pas de circuler à vélo de manière sûre. Beaucoup de Lorientais et de Lorientaises, qui voudraient se déplacer à vélo, sont obligés de choisir un autre mode de transport, car ils ne se sentent pas en sécurité à bicyclette ». Pire, de nouveaux aménagements en cours de réalisation, comme l’avenue Jean-Jaurès ou le parc Jules Ferry, au niveau des arcades, ne prennent pas du tout en compte les déplacements à vélo.

Le CLAAV conclut son communiqué en rappelant que « c’est une aberration pour une ville qui se présente comme pro-vélo ».

La vélorution empruntera la rue de Belgique, la rue Foch, la rue de Merville ou le rond-point de la Découverte. Le départ se fera à la Place de l’Yser (dans le quartier de Kerentrech) à 14 h, et se terminera, Place Polig Monjarret vers 15h30.

Nous appelons nombreux·ses de nos abonné·es qui circulent en biclou à rejoindre la vélorution. Rendons-nous visibles, faisons-nous entendre !

 

Pour aller plus loin :

Enquête en cours sur le baromètre des villes cyclables (on vous invite à participer)

Site du CLAAV (Collectif Lorient Agglo À Vélo)

PROJECTION CINÉ FRITES : NOUS SOMMES DES CHAMPS DE BATAILLE

Mathieu Rigouste, sociologue, essayiste, chercheur et militant, est l’auteur de nombreux ouvrages de recherche critique sur l’ordre sécuritaire (cf. : La domination policière, La police du futur, Guadeloupe mai 1967 – Massacrer et laisser mourir, …).
Dans le film documentaire, Nous sommes des champs de bataille, qu’il vient de réaliser, Mathieu s’invite au salon de l’armement Milipol, et rend compte au travers d’interviews, de la manière dont l’État Français collabore avec les fabricants d’armes pour accroître leurs profits mortifères.
Le film est un va-et-vient entre deux réalités parallèles. Celle du business de la violence, se moquant de la souffrance humaine, mettant au premier plan le sécuritaire, et utilisant la population comme laboratoire d’expérimentation d’armes. Celle de femmes qui témoignent de la douleur de la perte d’un être proche, ou de la souffrance vécue quotidiennement par celleux qui, dans les quartiers populaires, subissent les discriminations.
Des paroles bouleversantes et des regards troublés par l’ombre de la mort qui les a touchées de près.
Entre émotion suscitée par les images de celleux qui luttent pour que justice soit faite, et froideur des interventions techniques, l’Etat français se vante des mérites de la reconnaissance faciale et des armes de guerre.
Du tout sécuritaire, qui en somme a pour but ultime le contrôle des populations, ici et ailleurs.
Une projection publique, (cagnotte à prix libre, prévoir de l’espèce), se tiendra au Concept Tiers-lieu, 36 Rue de Kerjulaude, à Lorient, le Samedi 22 février à 19h. Infokiosque et stickers de la CALE (Collectif Antifasciste de Lorient & Environs). Petite restauration et boissons sur place.

Retrouvez toutes les informations sur le site du film : https://noussommesdeschampsdebataille.net

QUELLES ALTERNATIVES À META ?

1) Pixelfed : Lancée en 2018, Pixelfed est une alternative à Instagram. Sans publicité et respectueuse de la vie privée de ses utilisateurices, la plateforme est basée sur le protocole ActivityPub. Pixelfed s’inscrit dans l’écosystème du « Fediverse », aux côtés d’autres plateformes décentralisées comme Mastodon, Mobilizon, ou PeerTube.
Pixelfed permet à ses utilisateurices de partager, commenter, liker, et même créer des albums tout en bénéficiant de paramètres de confidentialité avancés. Visuellement, ça ressemble beaucoup à Instagram (sans les pubs et les réels), mais contrairement à l’application du groupe META, Pixelfed ne collecte aucune donnée personnelle.
Si l’appli Android et iOS a été lancée récemment, il est possible de s’inscrire via le web (on ne vous conseillera jamais assez Tor ou Tails pour cela !). Comme tous les logiciels du Fediverse, Pixelfed est décentralisé, ça veut dire qu’il faut choisir un serveur (une instance) pour s’inscrire.
On vous conseille de rejoindre pixelfed.social, qui compte aujourd’hui près de 335 000 utilsateurices ou encore pixelfed.fr.
Depuis quelques semaines, le nombre d’utilisateurices ne cessent de croître, et inquiète Zuckerberg, patron de META et vassal de Trump. Jusqu’au point de bloquer tout lien menant à Pixelfed sur ses réseaux sociaux américains !
2) Mastodon : Créé en 2016, Mastodon est un réseau social et logiciel de microblogage auto-hébergé, libre, distribué et décentralisé via ActivityPub au sein du Fediverse. Il permet de partager des messages, images, médias et autres contenus.
Comme tous les logiciels du Fediverse, il faut choisir un serveur pour s’inscrire. L’inscription est simple, et si on est perdu, le site propose de rejoindre le serveur de base mastodon.social. Pour les autres serveurs, il y a aussi, par exemple, l’instance française piaille.fr ou encore todon.eu pour les militant·es. Il est tout à fait possible de se transférer d’une instance à une autre.Il est également possible de suivre un compte qui n’est pas sur votre même instance, il faudra juste aller le chercher.
3) Signal : Alternative à WhatsApp (détenu par le trumpiste Zuckerberg et META), Signal est une messagerie qui permet de communiquer de façon chiffrée et sécurisée avec un cryptage de bout en bout puissant. Elle offre tout autant de fonctionnalités que WhatsApp : messagerie individuelle ou de groupe, appels audio et vidéo, envoi de fichiers, etc.

RÉPRESSION : DIX MILITANT·ES CONVOQUÉ·ES POUR AVOIR DÉFENDU L’HÔPITAL PUBLIC

Hier soir, vendredi 26 avril, France Info titrait « Après avoir envahi l’ARS en septembre, une dizaine de défenseurs de l’hôpital de Carhaix reçoivent des convocations pour une garde à vue à Quimper ». En effet, selon des informations de France Bleu Breizh Izel, confirmé par le quotidien régional Ouest-France, une dizaine de défenseureuses de l’hôpital public de Carhaix, dont plusieurs syndicalistes et militant·es politiques, seront convoqué·es au commissariat de Quimper mi-mai. Cela fait suite à l’occupation des locaux de l’ARS (Agence Régionale de Santé) à Quimper le 14 septembre dernier par une soixantaine de manifestant·es et aux plaintes déposées en octobre par le CHRU de Brest-Carhaix.

Une dizaine de manifestant·es a reçu, via des enveloppes du ministère de l’Intérieur, des convocations pour une audition mi-mai sous le régime de la garde à vue, au commissariat de police de Quimper. Iels sont convoqué·es pour « séquestration et violence en réunion sur personne chargée d’une mission de service public ».

Parmi les destinataires, on retrouve le porte-parole du comité de vigilance de l’hôpital de Carhaix et militant politique, Matthieu Guillemot. Contacté par nos soins, il souligne avoir « pris un sacré coup sur la tête au vu des chefs d’inculpation » et poursuit en expliquant que « c’est flippant, les peines potentielles sont extrêmement lourdes ». Aux côtés de ses camarades de luttes, il encourt 20 ans de prison et 75 000€ d’amendes pour des motifs « cousus de mensonges » selon son témoignage.

La préfecture du Finistère rappelait d’ailleurs dans un communiqué publié le jour même de l’occupation, le jeudi 14 septembre 2023, qu’ « aucune violence n’est à déplorer. Les forces de l’ordre sont présentes sur les lieux afin de garantir la sécurité de tous».

Alors pourquoi convoquer et menacer de garde à vue une dizaine de manifestant·es si aucune violence n’a été constatée sur place ? Pourquoi criminaliser les défenseureuses
de l’hôpital public de Carhaix ? S’agit-il d’une volonté de museler la contestation ?

Matthieu est « déterminé, en action, et la tête dure pour repartir au combat »
car pour l’instant rien n’a véritablement avancé pour l’hôpital de Carhaix, et pire encore, la situation s’est dégradée depuis les manifestations et actions de 2023.
Les urgences qui étaient régulées de nuit le sont désormais 24h sur 24 et de nombreux·ses habitant·es du pays carhaisien souffrent de cette situation !

Nous apportons notre soutien à la dizaine de manifestantes convoqué·es et restons attentif·ves à tous relais d’actions nécessaire !

Le climat actuel est plus qu’inquiétant, les convocations s’inscrivent dans un contexte où la répression se fait de plus en plus présente, les attaques se font désormais contre l’ensemble du camp social.