FAIRE VIVRE L’ART QUEER À LORIENT

Au détour d’une conversation entamée sur les réseaux sociaux, nous avons proposé à Jiruma Vixen, dragqueen lorientaise, une rencontre, pour qu’elle nous explique ce que représente son art, ses débuts dans la campagne bourguignonne, mais aussi ses émotions, et le rôle qu’elle interprète dans la scène drag lorientaise. Une heure et quart d’échanges riches autour d’un thé glacé, d’un brownie et de pintes !

Originaire de Bourgogne, Jiruma se met en drag ponctuellement à l’époque, depuis cinq ou six ans, dans un cabaret local, sous les traits d’une danseuse, accompagnant son père de drag Georges Mambo. Bref, des soirées qui lui permet d’explorer le genre.

Arrivée il y a plus de trois ans à Lorient, elle assiste à plusieurs soirées drag d’À l’Abordrag soirée du drag king Edmond Séant venant de la scène rennaise et qui a originé les premiers dragshows à Lorient. C’est d’ailleurs après avoir participé à l’édition de novembre 2023 que Jiruma obtient l’aval de lancer ses propres soirées : les Drag’émonium. La première aura lieu en janvier de l’année suivante. Elle nous explique que « tout est à faire sur Lorient » afin de créer une scène drag lorientaise. N’oublions pas tout de même que dès cette époque, DJ Tonkar et Monica Gole (assistez à leurs
performances d’ailleurs !
) sont présentes à Lorient bien que dans un registre légèrement distinct.

Elle s’élance plus sérieusement il y a un moins de deux ans, au côté de son acolyte drag queer, devenu ami·e, Lily Borea, en novembre 2023. Iels deviennent des précurseureuses du drag à Lorient.

Cette ville, moyenne, va devenir une référence sur la scène bretonne. Mais pour autant rien n’a été si facile pour en arriver là. La région ou le pays lorientais, très connoté à droite, voir à l’extrême droite par endroit, est un challenge. Jiruma recevra de nombreux commentaires haineux après son interview au Télégramme, le 19 avril 2024.

Alors si rien n’est aisé, si la précarité du drag est réelle (pour se lancer, il est estimé que 250 € est nécessaire rien que pour le maquillage) ou est chronophage avec les multi casquettes, il faut saluer l’investissement de
chacun·es des drags pour faire briller Lorient dans le Grand Ouest, de Brest à Tours, et au delà.

À Lorient, avec le drag, Jiruma trouve des réponses à ses questions et ce grâce au drag. Elle explique qu’il « faut faire vivre l’art queer » et transmettre « ses émotions, ses tripes, ses souffrances, ses envies et ses espoirs ». Très souvent hosting (ou hôte de soirée), elle s’épanouit dans ce rôle avec comme figure la drag étasunienne, Bianca Del Rio.

Jiruma, soutenus par son entourage familial, assume sa genderfluidité par le drag et revendique désormais ses positions.

Dans la ville aux sept ports, les lieux où se produisent les artistes sont toujours plus nombreux. Jiruma et les drags sont disponibles aussi. Les drags shows sont des endroits, des « safes places » comme elle le rappelle, dans lesquelles les drags sont disponibles, à l’écoute pour les personnes en questionnement ou isolées socialement notamment des personnes jeunes et membres de la communauté LGBTQIA+. À Lorient, le drag est un art
militant, un drag présent !

Nous finissons notre rencontre sur la question militante, sur ce qui se passe actuellement en Hongrie, sur la montée du fascisme, sur les personnalités queer « qui doivent se positionner », car le schéma de la Seconde Guerre mondiale n’est pas à reproduire et qu’il faut faire front ensemble ! Le discours de Jiruma Vixen, le samedi 28 juin dernier, lors de la cinquième édition de la Pride lorientaise abondait dans ce sens.

Cette heure et quart d’échange passionné mais nécessaire fût très agréable.

Nous invitons chacun·es d’entre vous à découvrir ou à re-découvrir les performances des drags lorientaises, car cet art, le drag, doit vivre pour s’émanciper de toute forme d’oppressions ! Jiruma nous confiera d’ailleurs qu’une pause estivale « n’est pas possible » et nous ne sommes pas étonné·es vu l’engouement qu’elle porte et que nous portons à son art.

Dans cette publication, on parle en grande partie de Jiruma, mais il ne faut pas omettre tous·tes les drags lorientais·es qui performent de leur art pratiquement chaque week-end.

UNE PRIDE LORIENTAISE FESTIVE ET REVENDICATIVE

Le samedi 28 juin, plus de 1 500 personnes ont défilé dans les rues du centre-ville de Lorient pour la cinquième édition de la Pride.

Dès 14h, des stands de goodies artisanaux, de collectifs ou d’organisations, installent un village éphémère, place Glotin. Sur le balcon du Palais des Congrès, on aperçoit le drapeau LGBT accompagné de celui de la Palestine. Ce dernier sera présent lors du défilé aux côtés de nombreux drapeaux queer.

Peu après 15h30, un premier char donne le coup d’envoi de la marche et se positionne en tête de cortège derrière la banderole « Queer et Fièr·x·es ». Sous un soleil de plomb, l’ambiance monte rapidement. Des tenues couvertes de paillettes et des visages parés de maquillages éclatants s’élance.

Sur le char, plusieurs artistes drags breton·nes, accompagné·es d’un DJ, enchaînent les performances.

La tête de cortège est joyeuse et festive.

En milieu de cortège, plusieurs militant·es du pays lorientais, donnent de la voix et se relayent. Devant les bars de la place Jules Ferry et pendant tout le long du parcours résonnent les « Siamo Tutti Antifascisti », « Queer, Déter, et Révolutionnaires », « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers », « ou le génial mais néanmoins nécessaire » « Pas de
fachos, plus de drags shows ».

De chouettes pancartes sont tendues dans les airs.

Cette partie du cortège, déterminée et revendicative, s’époumonera jusqu’à la fin du défilé. Face à l’internationale réactionnaire et fasciste, il est
important de repolitiser les prides et l’exemple de samedi est important pour nos luttes futures.

Un deuxième char anime la fin de cortège, où l’on retrouve deux vélos triporteurs pour l’accessibilité de tous·tes, et le reste des manifestant·es.

De retour sur la place Glotin, après une pause bien méritée, discours et drags shows s’enchaînent pour le plaisir des personnes toujours présentes.

Entre manifestation revendicative et fête, cette cinquième édition de la Pride lorientaise a tenu ses promesses et a su faire face à l’extrême droite.

Les actes ignobles et horribles des nervis lorientais de ces derniers jours n’ont pas découragé les 1 500 participant·es.

Face à l’extrême droite, ensemble, nous ne devons rien céder !

AUX ORIGINES DE LA PRIDE : STONEWALL

Le 28 juin 1969, alors qu’un énième raid policier s’organise face au Stonewall Inn, bar new yorkais situé dans le quartier de Greenwich Village, des gays, deslesbiennes, des trans et des drags ripostent face à une nouvelle offensive répressive.

À la fin des années 1960, de nombreux mouvements voient le jour aux États-Unis. Le Black Power s’affirme, la protestation contre la guerre du Vietnam grandit et le mouvement féministe prend de l’ampleur.

Pour autant, l’homosexualité reste un crime. Illégale dans tous les Etats-Unis (à l’exception de l’Illinois), les actes charnels entre adultes de même sexe sont punis deprison. A l’époque, la législation interdit également le
travestissement. A San Francisco, par exemple, il est prohibé jusqu’en 1974.

Sur la côte Est, la ville de New York, en particulier Greenwich Village, est un haut lieu de la vie gay étatsunienne. Le Stonewall Inn, malgré son bar vétuste, tenu par par le mafieux « Fat Tony » et qui n’a guère de considérations pour ses client·es, attire de nombreux·ses personnes queer.

Pour autant, les raids policiers sont fréquents. À chaque fois, ils sont accompagnés de contrôles d’identité et d’humiliations. Les personnes LGTBQ sont profilé·es,violenté·es, harcelé·es, très souvent arrêté·es ou subissent des viols correctifs. Le 28 juin, le bar est bondé. Dehors, comme à l’intérieur, il fait une très grosse chaleur. Mediapart explique que « les Rolling Stones viennent de passer sur le juke-box et des go-go boys en bikini lamé doré dansent sur la piste. Vers 1h20 du matin, six policiers, menés par l’inspecteur adjoint Seymour Pine, toquent à la porte ».

Le Stonewall Inn, Pine veut le fermer depuis longtemps. Il hurle alors « Nous prenons possession du lieu ! ». Les client·es sont contrôlées à tour de rôle. Certain·es s’agacent et refusent de montrer leurs cartes d’identité. D’autres s’inquiètent ou s’indignent.

Ne souhaitant pas se disperser et quitter les lieux, iels attendent celleux qui sont resté·es à l’intérieur. Une foule s’amasse peu à peu et chaque sortie est applaudie. Au fil des minutes, la tension monte, l’irritation se lit sur les visages. Ce 28 juin sera la fois de trop !

Excédé·es par la répression et les provocations policières, les client·es du bar répondent. Une lesbienne butch, frappée par un policier, refuse de se laisser embarquer, se démène et commence à se révolter. De nombreuses
lesbiennes l’imitent. Les premiers projectiles fusent obligeant les policiers à se retrancher dans le bar.

Le Stonewall Inn est pris d’assaut : vitres cassées, porte d’entrée enfoncée. David Carter, auteur de Stonewall : the riots that sparked the gay revolution, explique que ce soir-là, les meneureuses sont les « éléments les plus méprisés et marginaux de la communauté lesbienne, gay, bi et transgenre ».

Parmi elleux, on retrouve Jackie Hormona, Zazu Nova, Marsha P. Johnson, Sylvia Rivera, et bien d’autres.

Si Marsha P. Johnson n’est pas présente aux débuts du soulèvement, elle arrive accompagnée de son amie Sylvia Rivera vers 2h du matin. Marsha, qui a 23 ans à l’époque, est une femme noire transgenre. Personnalité
flamboyante et iconique, elle est la reine du Greenwich Village.

Avec les événements de Stonewall, Marsha P. Johnson devient l’un des visages de la Queer Revolution. Activiste toujours souriante, elle sera une fervente défenseuse des jeunes LGTBQ+ sans-abri, des personnes touchées par le VIH et le sida, ainsi que des droits des homosexuel·les et des personnes transgenres.

Pour en revenir à Stonewall, la première nuit de révolte provoque des courses-poursuites et des affrontements, suivie par plusieurs autres, soit six au total. Ce soulèvement, bien que n’étant pas le premier, reste dans les mémoires collectives comme étant le point de bascule de la visibilité homosexuelle et du mouvement gay.

La première Pride ou marche des fiertés aura lieu le 29 juin 1970 à New York. Stonewall marque l’essor de nouvelles organisations, d’une nouvelle presse, d’un nouvel activisme comme le Gay Liberation Front ou le Street Transvestite Action Revolutionaries (STAR) auxÉtats-Unis.

Durant trois ans, le STAR, fondé sur l’entraide par Marsha P. Johnson et Sylvia Rivera, va fournir des logements et des soutiens financiers aux jeunes queer et aux travailleureuses du sexe sans-abri dans les quartiers sud de Manhattan.

Malgré sa brève existence (1970-1973), le collectif est considéré comme un modèle et une organisationpionnière dans le mouvement de libération gay et transgenre.

Si Stonewall a du sens aujourd’hui, c’est que depuis les colères légitimes n’ont pas disparues. Plus de cinquante ans après, la queerphobie augmente partout. Le régime hétéropatriarcal tue. Et l’homosexualité reste interdite dans plus de 70 pays dans le monde…

Alors hasard du calendrier ou coïncidence, la cinquième édition de la Pride lorientaise a eu lieu le samedi 28 juin dernier. À nous de rendre hommage à tous·tes celleux qui, une nuit de juin 1969, se sont levé·es pour le droit à l’auto-détermination, l’émancipation et pour résister tout simplement !

RETAILLEAU VEUT DISSOUDRE LA JEUNE GARDE : FAISONS BLOC

Le mardi 29 avril, Bruno Retailleau, sinistre ministre de l’Intérieur, annonçait lors des questions au gouvernement, engager une procédure de dissolution contre la Jeune Garde Antifasciste. De même, le collectif Urgence Palestine est aussi visé par une procédure de dissolution.

Interrogé par son allié du RNhaine, Sébastien Chenu, le même qui a refusé de participer à la minute de silence parlementaire pour Aboubakar Cissé, lâchement assassiné à la mosquée de Grand-Combe, Retailleau répondait ceci : « Je veux vous confirmer que dans quelques heures, la procédure contradictoire contre la Jeune Garde qui doit amener, je l’espère, à cette dissolution, sera engagée ». Auparavant, Alice Cordier du collectif fémo-nationaliste Némésis avait appelé à dissoudre la Jeune Garde lors d’une séance de question à Bruno Retailleau.

Ainsi, l’extrême droite institutionnelle et ses groupuscules ordonnent et le gouvernement exécute, alors même que de nombreuses attaques fascistes se multiplient aux quatre coins de l’Hexagone. 

Des lieux de fêtes sont visés comme à Albi, Caen, Nantes ou Lorient. Dans la nuit du 1er au 2 mai, une tentative d’intrusion a lieu dans un tiers-lieu lorientais, établissement déjà ciblé à de multiples reprises.

Nous assistons à une banalisation des discours racistes dans le champ institutionnel et médiatique. Le 26 mars dernier, devant un parterre de groupies réunit au Dôme de Paris, lançait « À bas le voile ! »

Des personnes racisées sont visées. Aboubakar Cissé décède, deux jeunes femmes musulmanes sont tabassées et étranglées, une autre se fait agresser et arracher son voile. Voici le résultat de ses paroles racistes et décomplexées !

Pas un jour ne passe sans une agression de la part des nervi·es d’extrême droite qui assument leurs actes devant un Etat français se pliant à chacunes des exigences idéologiques de l’extrême droite institutionnelle. 

Mais pour Retailleau, la priorité est de dissoudre une organisation antifasciste. 

La Jeune Garde est un collectif antifasciste actif depuis 2018. Un outil essentiel contre les idées des extrêmes droites et du racisme. Une organisation poussant à la réflexion et implantée dans de nombreuses villes.

Plus que la Jeune Garde, c’est tout notre camp social qui est attaqué par la menace de Retailleau. Depuis des années, il subit les attaques incessantes et réactionnaires de gouvernements à la dérive.

Quelles que soient nos convictions et notre diversité dans les tactiques, nous appelons à soutenir la Jeune Garde face à la répression et appelons à organiser la riposte antifasciste. Le gouvernement et ses allié·es d’extrêmes droite ne peuvent dissoudre l’antifascisme !

CAR NOUS SOMMES TOUS·TES ANTIFASCISTES !

UN GROUPE FASCISTE TENTE DE S’IMPLANTER À LORIENT : QUI EST AN TOUR-TAN ?

An Tour-Tan (ATT) ou appelé « le phare » en breton est un groupe fasciste implanté à Vannes depuis novembre 2022, et qui cherche maintenant à ouvrir une section lorientaise.

Son programme politique s’inspire très largement de celui de l’Adsav, un parti nationaliste et indépendantiste régional, d’extrême droite et actif jusqu’en 2016. Le groupuscule sous couvert de défense identitaire et culturelle bretonne, et qui se revendique comme un « mouvement de jeunesse des identitaires vannetais », veut s’implanter dans le pays lorientais.

Une soirée de lancement est prévue, le vendredi 25 avril à partir de 19h30, dans la ville de Lorient. ATT cherche à diffuser son idéologie d’extrême droite et nationaliste-révolutionnaire, alternant sessions de collages ou de stickages, conférences ou même soirées festives.

Mais sous un vernis d’apparence impassible, se cache une réalité bien différente.

Dans une enquête réalisée par Mediapart et publiée début janvier 2024, le groupuscule « brandit la culture régionale pour mieux diffuser son néonazisme ».

En août 2023, ATT qualifie Marc Augier, Yann Fouéré et Olier Mordrel de « piliers idéologiques ». Ses trois militants nationalistes se sont engagés dans la collaboration avec l’Allemagne nazie au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Un des principaux membres du groupuscule ne cache pas non plus leur fascination pour le IIIe Reich. Dans un tweet de juin 2022, il explique avoir « environ 50 kilos de livres d’histoire sur la collaboration, le fascisme, le national-socialisme, néonational-socialisme ».

À quelques jours de la création d’ATT, il écrit que la « croix gé-ma » (gammée en verlan) est « vraiment le plus beau symbole du monde ».

Il est loin d’être le seul cas. Un autre membre se prend en photo avec un ouvrage consacré à la Division Charlemagne, l’unité composée de volontaires français de la Waffen-SS.

Les deux individus sont proches de Boris Le Lay, nationaliste breton néonazi et antisémite, visé par une notice rouge d’Interpol. Ajoutons à cela que d’autres militants toujours sous pseudo, ne cachent pas leur xénophobie et leur racisme sur X.

Plusieurs des membres d’ATT, identifiés, sont passés par des partis politiques. C’est le cas d’un individu, ancien militant à l’UDB (Union Démocratique Bretonne), positionné à gauche, ou bien d’autres amorçant leur militantisme au sein de formations d’extrêmes droites : RN, Re-conquête ou PNB (Parti Nénonazi Breton).

Présents à la manifestation du C9M (Comité pour le 9 Mai) à Paris, un défilé organisé pour rendre hommage à un militant néo-nazi décédé en 1994, ATT multiplie ses liens avec différents groupuscules ou partis d’extrême droite hexagonaaux et internationaux.

Un membre du « phare » assurait d’après Mediapart d’avoir participé à une action avec L’Oriflamme (groupuscule rennais) et interrompu un atelier sur l’égalité des genres destinés aux enfants, en Ille-et-Vilaine en 2023.

Le 30 mars 2024, ATT est présent à Pontivy (50 km au nord de Vannes) pour s’assurer de la bonne tenue du meeting de Sébastien Chenu, député RN. Une dizaine de leurs partisans font face au contre-rassemblement antifasciste et provoque celui-ci.

Quelques jours après, Blast publie une photo et explique dans un article ce qui suit : « Parmi eux des antifas disent avoir reconnu l’un des hommes présents à Saint-Brieuc lors de l’attaque du festival pour une Bretagne solidaire et ouverte le 1er juillet dernier ».

En juillet 2023, plusieurs militants antifascistes reconnaissent deux partisans d’ATT prenant part à cette attaque. Ils passeront entre les mailles du filet et ne seront jamais inquiétés par les autorités françaises.

Aussi actifs lors des manifestations à Callac contre un CADA, et à Saint-Brévin, où la maison du maire avait été incendiée, les membres d’An Tour-Tan sont partisans d’une société réactionnaire et violente. Ils oeuvrent pour mettre un projet fasciste, le tout en ayant utilisé les locaux vannetais de Re-conquête ou en appuyant les hommages au borgne, J-M. Le Pen.

En Europe, le groupuscule tisse des liens en Autriche, comme le 20 juillet 2024, pour une manifestation pour la rémigration (comprenez pour la déportation des populations non-blanches hors de l’Europe), en Flandres avec d’autres groupes nationalistes et autonomistes, ou en Irlande du Nord comme le rappelle la récente enquête d’un collectif antifasciste irlandais.

Ne laissons pas s’implanter An Tour-Tan, ni à Lorient et ni ailleurs !

Pour aller plus loin, voici quelques articles sur ses nervis :

BlastMediapart France 3 Bretagne

TRANSIDENTITÉ ET TRANSPHOBIE : RÉFLEXION AVEC DES MILITANT·ES TRANS DU PAYS LORIENTAIS

Dans le cadre du Mois du genre, nous allons évoquer deux sujets particulièrement importants, la transidentité, un chemin encore semé d’embûches, et la transphobie, attisée depuis de nombreuses années par des discours réactionnaires et haineux de certaines sphères de la gauche bourgeoise à la fachosphère.
En février 2010, le ministère de la Santé publie au Journal officiel un décret qui retire « les troubles précoces de l’identité de genre » de la liste des affections psychiatriques. L’Etat français devient ainsi le premier pays du monde à franchir ce pas, un espoir pous tous·tes. Il faut neuf ans pour que l’Organisation Mondiale de la Santé, l’OMS, suive le même cheminement.
Si en théorie, le décret s’applique, en pratique, il n’est toujours pas évident de trouver des praticien·nes compréhensif·ves. Énormément de médecins ou d’endocrinologues demandent toujours un suivi psy, « c’est pathologisant au possible » nous explique un·e militant·e lorientaise qui a entamé son parcours de transition.
Iel poursuit en soulignant qu’il « faut souvent se justifier sur le vécu, répondre à des questions intrusives, et quand obtention d’un rendez-vous médical, on sous-dose les hormones pour les femmes trans ». Les gynécologues ou urologues restent maintes fois inaccessibles. Bien sûr, il existe des initiatives et des sites qui répertorient les 
professionnel·les de santé LGBT-friendly, mais cela reste minoritaire dans les petites et moyennes villes.
Iel poursuit en expliquant que très souvent « il faut se justifier auprès des institutions pour changer de prénom ». Le discours dominant pousse encore énormément vers une transition par l’appareil d’État et par une forte pathologisation de la transidentité, obligeant les adelphes à s’astreindre au système qui les oppresse.
En rédigeant cette publication, en questionnant les personnes qui suivent une transition, nous avons écouté des voix teintées de sincérité, qui luttent pour un monde sans exploitation ni oppression.
Iels se battent pour le remboursement intégral par la sécurité sociale de tous les frais liés à la transition, le changement d’état-civil sur simple demande, la PMA vraiment pour tous·tes, l’arrêt des mutilations sur les enfants intersexes, et de manière générale contre les LGBTIphobies.
Où que ce soit, ce chemin est semé d’embûches, médicalement et institutionnellement, tout comme il l’est physiquement et économiquement. Alors lorsque Maud Royer, présidente de l’association féministe Toutes des Femmes, et autrice, est venue à Lorient, le jeudi 20 mars, elle a apporté un soutien optimiste. La militante et plaideuse pour les droits des femmes, des personnes trans et lesbiennes, était présente pour discuter avec une vingtaine d’étudiant·es, de militant·es trans et féministes.
Pendant un peu plus d’une heure, elle a échangé sur son dernier ouvrage, le Lobby Transphobe. Elle y décrypte l’offensive réactionnaire transphobe inédite qui sévit en hexagone depuis de nombreuses années attisées par la droite, l’extrême-droite, et les mouvements transphobes.
Appelant à déconstruire les idées reçues tout en se basant sur son parcours militant, Maud rappelle que cet ouvrage est « plus une analyse politique », lancée au cours de l’été 2023.
Les offensives anti-trans en Hongrie ou aux Etats-Unis se multiplient, sous la coupe de deux présidents d’extrême-droite, et attaquent chaque jour les mouvements queers ou criminalisent les militant·es. En août 2024, la Géorgie adoptait une loi homophobe. Le lendemain, la plus célèbre femme trans, Kesaria Abramidzé était retrouvée morte, tuée probablement par son compagnon.
L’apanage de la transphobie ne s’arrête cependant pas aux portes de la droite. À gauche, une minorité de féministes ainsi que quelques psychanalystes s’emparent également du sujet, menant ainsi une offensive anti-trans, soi-disant à des fins féministes ou enfantistes.
Les TERF (Trans Exclusionary Radical Feminism), bien que majoritairement hétérosexuelles, n’hésitent pas à instrumentaliser les lesbiennes à coups de phrases telles que « les lesbiennes n’aiment pas les pénis » pour exclure davantage les femmes trans y compris dans les espaces queers. Fatalement, les femmes trans sont privées de leur féminité, traitées comme des hommes déguisés en femmes pour assouvir leurs prétendus fantasmes et infiltrer les milieux exclusivement féminins. Pourtant, les femmes trans subissent tout autant de misogynie, si ce n’est plus, car elles subissent aussi de la transmisogynie que les femmes cis.
Pourtant, il ne faut pas perdre espoir ! Dans cette période qui peut paraître « incertaine, sur une ligne de crête » selon Maud Royer, il subsiste des alternatives viables : de la pair-aidance à l’auto-détermination, en passant par les comportements alliés. La pair-aidance offre un soutien précieux par celleux qui ont vécu des réalités similaires et qui sont plus avancé dans leur propre cheminement.
L’auto-détermination renvoie à la possibilité, pour une personne trans, de changer le sexe figurant sur ses papiers d’identité par une simple déclaration publique, sans avoir à le justifier par un avis médical ou apporter une quelconque preuve de ce changement. Les comportements alliés, nous semblent plus que cruciaux, car oui, nous soutenons, à La Combative, les personnes de différentes orientations sexuelles, identités et expressions de genre pour contribuer à leur bien-être et à une plus grande acceptation de leurs réalités.
Enfin, l’antifascisme, dont les comportements alliés, doivent se renforcer avec la présence dans les luttes des personnes trans. Elle est une force motrice pour nos combats communs !

QUE RESTE-T-IL DE NOS LIBERTÉS FONDAMENTALES FACE AU FASCISME ?

Depuis le dimanche 2 mars, de nombreuses réactions d’organisations fleurissent un peu partout suite à la manifestation antifasciste et antiraciste organisée à Lorient : « Par le climat de violence créé par ce type de provocation, c’est l’exercice même de la liberté fondamentale de manifester qui est atteint. Or les atteintes aux libertés fondamentales sont, justement, ce qui caractérise le fascisme », ou encore « L’atteinte aux libertés fondamentales est le marqueur du fascisme ».
Très souvent, les mots « libertés fondamentales » et « fascisme », reviennent à de multiples reprises dans les différents communiqués. Juridiquement, les libertés fondamentales sont l’ensemble des droits primordiaux pour l’individu·e, assurés dans un État de droit et une démocratie.
Cette définition est intéressante, et elle est le point de départ de ce que nous allons dérouler par la suite.
Dans son ouvrage, Dissoudre, Pierre-Douillard Lefèvre explique ceci : « Il n’y a pas de passage soudain entre un régime considéré comme démocratique et une dictature, mais une infinité de nuances, un processus de transition, dont le curseur dérive progressivement ». Il souligne, qu’à de nombreuses reprises, il a dévié au cours de ses vingt dernières années : rejet du résultat sur le référendum de la Constitution européenne, écrasement policier des quartiers populaires suite à la mort de Zyed et Bouna, vote devenu accessoire puisqu’il suffit de diriger par l’article 49-3, appel à un coup d’État d’anciens généraux dans un journal d’extrême droite, blocus du Parlement par des syndicats d’extrême droite policier, etc. La liste est longue, et elle aurait déjà dû révolter dans un pays où on clame les libertés fondamentales ! 
Régionalement, un syndicat étudiant lorientais se voit visé par une arme à feu, des milices d’extrême droite se forme en dehors de tout droit. À Lorient, une milice raciste pourchasse des personnes racisées en juin 2023, sans être inquiétée. Pire encore, elle est soutenue par des politicien·nes de droite et d’extrême droite.
Ces derniers jours, à Rennes, Yovan Delourme, dit « Le Jarl », et sa petite équipe s’affranchissent de toute règle, pour frapper ou gazer la jeunesse antifasciste.
À quel moment les organisations qui ont rédigé un communiqué suite au 2 mars ont-elles réagi sur ses faits ?
Pierre Douillard-Lefèvre souligne que « nous assistons, abasourdis, à l’assemblage des pièces d’un funeste puzzle ».
Les droits primordiaux pour l’individu·e et la liberté d’expression, sont quant à elleux sérieusement menacé·es depuis la nomination de Macron. En décembre 2020, lors d’une manifestation contre la Loi Sécurité Globale, Adrien Adcazz, reporter depuis 3 ans (statut pigiste), accrédité pour médias QG, passe environ 34 heures de garde à vue dans un commissariat parisien. Le mardi 19 septembre 2023, à 6 h du matin, c’est au tour d’Ariane Lavrilleux, journaliste pour Disclose.
Son domicile est perquisitionné de fond en comble par des agents du renseignement français, équipés de matériels ultras-sophistiqués. Elle passe 39 heures en garde à vue. Ceux-ci ne sont que deux exemples parmi tant d’autres, malheureusement sous-médiatisés.
Les derniers espaces de libre expression sont censurés, chaque contestation d’ampleur est muselée comme lors des révoltes populaires en 2023 ou le soulèvement kanak. Les réseaux sociaux n’hésitent plus à rémunérer des influenceureuses pour discréditer la colère, ni à censurer massivement les appels à la révolte et manipuler les algorithmes. Il n’y a plus rien à envier à la junte birmane, au Kazakhstan ou à la Biélorussie.
Alors oui, l’idée selon laquelle toute atteinte aux libertés fondamentales relève du fascisme est un raccourci simpliste. Le fascisme théorise un projet de société, issu du « grand remplacement ». Il ne se définit pas uniquement par l’usage de la force, mais par un projet autoritaire, un culte du pouvoir et une négation systématique de vos droits.
Assimiler les actes de contestation du 2 mars, revient à nier la multiplication des stratégies et disqualifie toute action qui ne se conforme pas à l’antifascisme 
institutionnel. Intégrer que l’antifascisme est fasciste fait partie de la rhétorique d’extrême droite. Nous condamnons les communiqués des organisations qui ont évoqué cela !
Nous concluons par ce qui suit. En parcourant l’ouvrage de La Horde, 10 questions sur l’antifascisme, et le chapitre « La défense de la démocratie ? », voici une première réponse : « Il n’est pas inutile de rappeler que le fascisme en Italie comme le nazisme en Allemagne ne sont pas arrivés au pouvoir par la révolution ou un coup d’État, mais bien par la voie démocratique. Quant à l’extrême droite contemporaine, elle a montré qu’elle s’accommodait fort bien du système démocratique, et inversement que la social-démocratie n’avait pas de difficulté particulière à intégrer des idées d’extrême droite. Les politiques sécuritaires et migratoires des trente dernières années, menées par des gouvernements se disant de gauche ou de droite, en sont la meilleure preuve ».
Soyons clair·es, lorsqu’il sera nécessaire de faire barrage face à la sociale-démocratie, la macronie, et l’extrême droite, il sera important de le faire institutionnellement et dans l’espace public, car leurs visions n’est, sans nul doute, la votre !
La Bretagne est antifasciste ! Amitiés aux organisations qui ont choisit les mots et maux incorrects !

GRANDE MANIFESTATION RÉGIONALE ANTIFASCISTE – LORIENT DIM 2 MARS 2025

À l’appel du Front Antifasciste Lorient

 

L’extrême-droite Lorientaise agit en toute impunité ! Plusieurs évènements violents ont eu lieu depuis 2022 :

-Agression de syndicalistes avec arme à feu en marge d’une manifestation.

-Menace de mort avec arme à feu sur un syndicat étudiant.

-Tentative d’attaque aux abords d’un bar où se tenait une réunion d’écologistes.

-Divulgation d’identités, de photos et harcelèment de militant·es sur les réseaux sociaux.

-Tags haineux, discriminatoires et suprémacistes à l’UBS et sur les murs de Lorient.

-Tags haineux avant la Pride de Lorient.

-Intimidations dans la rue de militant·es.

-Pressions sur des lycées et des associations pour censurer des évènements scolaires.

-Montée de groupuscules fascistes qui s’organisent pour de l’action violente.

 

Face à la montée grandissante de l’extrême-droite dans le pays de Lorient, nous avons décidé de nous organiser sous différentes formes :  création de deux collectifs antifascistes depuis 2021, création d’un front commun antifasciste au début de l’été 2024, rassemblement des dizaines d’organisations politiques, syndicales, de collectifs et d’association lorientaise.

La montée de la violence d’extrême-droite à Lorient s’inscrit dans un contexte national mais aussi international où la percée et la banalisation du fascime opèrent depuis plusieurs décennies.  Entre 2000 et 2023 de nombreux partis d’extrême-droite ont émérgé et gagné en popularité. Récemment au niveau international, Donald Trump a été réelu pour un second mandat, soutenu par les géants de la tech. L’Europe n’échappe pas à la règle : en Italie avec Giorgia Meloni et en Hongrie avec Viktor Orban l’extrême-droite perce dans les urnes et arrive au pouvoir.

En France aussi, les politiques gouvernementales dictées par le capital ont besoin d’accroitre l’austérité et d’amplifier les pratiques autoritaires contre les exploité·es et les opprimé·es. Soutenue par un Président sans limite, la répression des mobilisations a multiplié les mutilé·es et les éborgné·es. Destruction des services publics et de l’environnement, transphobie, validisme, racisme d’Etat, obsession de l’immigration, islamophobie, néocolonialisme, politique impérialiste sont à l’agenda du gouvernement. Battus dans les urnes, censuré une première fois, le macronisme cherche son salut du côté de l’extrême droite qui accroit ainsi sa pression idéologique et politique. Des lois réactionnaires, liberticides et racistes sont votées avec l’appui du RN. Le paysage médiatique quand à lui est submergé par les discours haineux et fascisants, avec l’appui de quelques milliardaires. Des plateaux TV aux réseaux sociaux, des paroles nauséabondes légitimant les pires horreurs sont martelées toute la journée. Les lignes sont brouillées, les théories d’extrême-droite sont maintenant reprises au plus haut du gouvernement.

Nous sommes convaincu·e·s que la réponse à la montée de l’extrême-droite réside dans un combat  pour plus de justice et d’égalité sociale, pour toutes et tous. Car si il y a bien une chose que nous a démontré en juin dernier la mobilisation populaire et ce malgré la non prise en compte de nos aspirations, c’est qu’ensemble nous étions capables de nous organiser.

C’est pourquoi nous vous donnons rendez-vous le dimanche 2 mars 2025 à 14h30 sur le parvis du lycée Dupuy de Lôme à Lorient, pour une grande manifestation unitaire antifasciste régionale, pour défendre une Bretagne ouverte et solidaire, à l’appel de nombreux collectifs, associations, organisations politiques et syndicales.

Pour signer l’appel : signatures-2mars@riseup.net

 

Premiers signataires :

La CALE ( collectif antifasciste Lorient & environs ), UCL Lorient, Les Soulèvements De la Terre du Mervent, Solidaires 56, Nous Toutes Lorient, LFI Morbihan, Lanester En Commun, Union Pirate Lorient, SUD Santé Sociaux 29, PCF 56, Dispach’, Confédération Paysanne du Morbihan, Ingalañ, Comité Kreiz-Breizh Antifasciste (KB antifa), MJCF Morbihan, UDB Morbihan, R2R ( Réseau de ravitaillement des luttes du pays Rennais ), Parti de Gauche – Coordination régionale Bretagne, Les Écologistes Pays de Lorient, Groupe libertaire Francisco Ferrer, Gwened Antifa Crew, Bascule Argoat, NPA L’Anticapitaliste, VISA 29-22-35-44, Solidaires 22, Librairie Fracas, Librairie café Le temps qu’il fait, Campagne Désarmer Bolloré, CGT Agglomération Saint-Brieuc, CVA 22 (comité vigilance antifasciste 22), Colleureuses Brestois.es, Le Massicot Bretagne, VISA (Vigilance et Initiatives Syndicales Antifasciste), Front Commun Antifasciste 22, Union Pirate Brest, LDH Pays de Lorient, Librairie Divergences, FO Action Sociale 35 SDAS FO 35, l’Aprés Morbihan, Lorient en Commun, UCL Finistère, Union syndicale Solidaires 29, CNT-STAF29, Comité CGT chômeurs rebelles 56, CTFS ( Collective Trans en Finistère Sud ), Attac Pays de Vannes, Contrevents, Le Concept tiers-lieu, La France Insoumise 22, Insoumis.es Antifascistes Rennes, Jeunes Insoumis.es Rennes, Comité Rennais des Soulèvements de la Terre, LDH 22, Nous Toutes 35, Union syndicale Solidaires 35, Collectif Antifasciste de la Sarthe, Assemblée Antifasciste de la Sarthe, La Cimade Lorient, CNT-STM, FSU 22, FSU 35, CNT 35, SOS Racisme Lorient, Collectif Pays de Lorient en Transition, Union Départementale Force Ouvrière du Morbihan, Collectif Queer du Pays de Redon, Collectif Ker Arc-En-Luttes, ENSEMBLE! Bretagne Mouvement, Insoumis 29 QUIMPER-PENHARS, Jeunes Insoumis Brest, Insoumis Douarnenez, LFI 29, Contre-Attaque, Planning Familial du Morbihan, FSU 56, UL CGT Lorient.

KENAVO BOLLORÉ : FEST-DEIZ ET CARNAVAL SAUVAGE !

Levons les jambes, levons les bras (avant de lever les voiles) et allons danser dans le sud Finistère pour fêter et célébrer le départ de Bolloré. Allons chanter que la Bretagne n’est pas une terre de milliardaires, mais une terre solidaire. Venez avec tout votre Bagad et vos caissons de basses, vos cornemuses, vos voix et vos plus belles enceintes, venez en famille et en bande de potes : dimanche 2 février 2025 aura lieu un grand Fest Deiz sauvage.

Bolloré c’est LE financier qui soigne son image. Il aime se dire breton. On l’a vu en habit traditionnel Glazig, arborant une grande croix dorée pour fêter le bicentenaire de son empire. Il se présente lui-même comme le sauveur d’une entreprise familiale, de centaines d’emplois et du dynamisme de tout un territoire. Merci, c’est trop, il ne fallait pas ! D’ailleurs, cette petite chanson a des accents de fake news. C’est oublier un peu vite la baisse de 30 % des salaires dès son arrivée. C’est oublier la terreur qui règne dans ses entreprises et dissuade quiconque de protester. C’est oublier les générations de bretonnes qui ont donné leur santé pour construire la fortune de sa famille. Marjane Mao, elle qui a été chiffonnière à la papeterie d’Odet pendant 40 ans, témoignait déjà il y a un siècle « Tous ces chiffons étaient remplis de poussière et on toussait pendant la nuit. Il fallait que je dorme assise, tellement j’avalais de poussière ».

Il faut retourner l’équation, il n’a rien sauvé du tout : sans les milliers de vies exploitées, il n’y a plus de saga familiale, plus d’empire. Pour le démontrer, on propose un grand Fest Deiz carnavalesque au doux parfum de jacquerie : on lui prend son île, ses propriétés et on le laisse sur la chaîne de l’usine ou dans les plantations de palmiers. On jette ce sort à Bolloré, mais aussi à Pascal Praud, Cyril Hanouna, Éric Zemmour, tous les financiers, tous les influenceurs d’extrême droite, tous les miliciens facho avec qui il traîne. On teste ? Le temps d’un jour, de 10 ans ou plus ?

Dimanche 2 février 2025 sera donc jour de fête !

Dimanche 2 février 2025 sera donc jour de fête, ensemble, allons nous réapproprier l’espace public pour y mettre de la joie et suggérons à Vincent ce petit déplacement, peut-être les prémices d’un grand démantèlement et d’un immense soulagement. Car oui, nous l’affirmons haut et fort, nous le disons avec toutes les organisations qui ont signé l’appel à désarmer l’empire Bolloré, nous le chanterons même s’il faut : le groupe Bolloré doit être démantelé ! Pourquoi ? Car son projet, c’est le pillage des ressources au service du racisme, du patriarcat et du capitalisme le plus prédateur. Ce n’est pas un scoop, c’est largement documenté, lui-même ne s’en cache pas. C’est un militant d’une droite réactionnaire qui met son argent au service d’une guerre idéologique pour faire gagner l’extrême droite.

Ce démantèlement ne viendra ni du ciel, ni des politiciens, mais d’un grand mouvement populaire. C’est pourquoi nous irons très nombreu·ses danser dans le sud Finistère. Pour affirmer que la Bretagne est une terre d’accueil et de partage, que les seuls qui ne sont pas les bienvenus sont les Bolloré, Pinault et consorts. D’ailleurs, c’est bien connu « Tou.tes les breton·nes détestent Bolloré ».

Rdv dimanche 2 février à 14h00, Pointe de Beg Meil à Fouesnant (29). Attention ! Ne pas se garer sur le parking des Dunes, sinon on ne pourra plus danser.

Plus d’informations sur Désarmer Bolloré.

RÉPONSE À LA TRIBUNE DE DAMIEN GIRARD : ÉLECTORALISME VS ANTIFASCISME

Le vendredi 10 mai, nous avons pris connaissance comme plusieurs d’entre vous d’une tribune rédigée par Damien Girard, élu Les Écologistes-EELV d’opposition à Lorient, dans les colonnes de Libération : « Extrême droite : la digue bretonne se fissure, elle ne doit pas céder ». Si le titre tire un signal d’alarme incontestable, il est important d’y apporter réflexion et pragmatisme.

Dès les premières lignes de la tribune, Damien Girard salue la mobilisation de la préfecture de police de Paris quand à l’interdiction de la manifestion néo-nazie du C9M. La même préfecture qui violente des manifestant·es, la même préfecture qui assigne à résidence, fiche et enferme des militant·es, la même préfecture qui interdit nos manifs, qui pourchasse sans cesse les exilé·es et qui jette des familles à la rue.

Il paraît plus qu’évident de ne plus attendre de quelconques miettes venues d’en haut et de ne pas faire le jeu des pouvoirs autoritaires en place.

Nous rappelons que le tribunal administratif de Paris a suspendu l’interdiction de la manifestation néo-nazie du C9M. Plusieurs centaines de partisan·es d’extrême droite ont ainsi pu défiler au nez et à la barbe d’un pouvoir en place toujours plus aux abois. Pire, Valérie Hayer,candidate aux Européennes pour la macronie, n’a pas
hésiter à prendre la pose avec elleux.

Depuis plusieurs semaines, l’État français fait preuve d’une violente répression envers nos forces sociales. De multiples convocations, gardes à vue, ou plaintes ont lieu. Les exemples sont nombreux !

À travers tout le territoire, des manifestantes sont convoqué·es pour un cessez-le-feu et une paix durable en Palestine. Des syndicalistes sont placé·es en garde à vue et poursuivie·es pour avoir défendu·es leurs droits de s’exprimer. Une dizaine de défenseureuses de l’hôpital public de Carhaix sont convoqué·es sous le régime de la garde à vue. Ritchy Thibault, militant antifasciste, est convoqué le 3 juin prochain pour avoir dénoncé le RN, parti d’extrême droite.

En parallèle, les groupuscules d’extrême droite se décomplexent et prospèrent sans ne jamais être inquiétés par l’État français. À Lorient, cela dure depuis plus de deux ans déjà.

En octobre 2022, bien avant les agissements de Callac et de Saint-Brévin, des inscriptions royalistes, fascistes, nationalistes, et LGBTphobes apparaissent dans les
quartiers de Bodélio et de Nouvelle-Ville. En mars 2023, des camarades syndicalistes sont attaqué·es avec une arme à feu, puis gazé·es, près d’un bar du centre-ville. En juillet 2023, une milice d’extrême droite prête main forte à la police lorientaise. À leurs côtés, sont formellement identifiés plusieurs partisans de groupuscules d’extrême droite, dont un ex-saisonnier de l’ASVP de Lorient.

En décembre 2023, des inscriptions sous « faux drapeaux » (ou false flag) sont taguées sur une fresque de l’UBS Lorient. Quelques jours plus tard, le syndicat étudiant de l’Union Pirate Lorient est menacé de mort par arme à feu dans une vidéo, le propriétaire du compte YouTube, Briec L. est une nouvelle fois identifié.

En janvier 2024, un camion d’une société professionnelle est ciblé de tags nationalistes et nazis dans le quartier de Nouvelle-Ville à Lorient.

Plus récemment, en mai 2024, le meeting de l’insoumise, Mathilde Panot est visé de tags nationalistes et de stickers. Les tags sont signés de la « BRD NATIO » (brigade nationaliste), le O cerclé d’une croix celtique.

À proximité, on retrouve un sticker représentant le collaborationniste notoire de la seconde Guerre mondiale, Robert Brasillach. Les mêmes stickers que l’on retrouve près de l’UBS de Lorient !

Il n’y a peu de doute sur les auteurs de cet agissement. À leurs têtes, on retrouve un certain Maxime, présent lors de la milice raciste lorientaise en juillet 2023 et actif au sein du groupuscule « Brigade Nationaliste ».

Le 8 mai dernier, lui et sa clique de fascistes étaient présentes lors des commémorations lorientaises pour la fin de la Seconde Guerre mondiale et la capitulation de l’Allemagne nazie, sans ne jamais être inquiétés.

Pourtant, deux jours auparavant, ils ne faisaient pas prier pour sticker à la gloire de la collaboration.

Mais revenons à cette tribune. Il est regrettable de ne voir mentionner à aucun moment l’antifascisme, pourtant indissociable de nos luttes communes. Si aux yeux des réformistes, seule la lutte par les moyens légalistes seraient légitimes, le combat antifasciste ne doit pas être mené dans un cadre mené par les institutions et le
système en place, car ce sont ces institutions qui produisent du fascisme.

Des solutions existent, quelques pistes et exemples nous viennent en tête. À Rennes, une AG antifa, très efficace, brasse énormément de monde. Dans les Côtes-d’Armor, un front commun réunissant partis politiques, syndicats, associations ou collectifs, a été lancé en janvier 2024 à Saint-Brieuc. Cette initiative a permis de rassembler plus de 2 500 manifestant·es, le dimanche 21 avril. Le 8 février 2024, un collectif régional pour une riposte judiciaire s’est créé. En quinze mois, il a recensé pas moins de 54
intimidations et agressions sur le territoire breton.

VISA (Vigilance et Initiative Syndicale Antifasciste) existait déjà dans le Finistère, trois autres groupes nés dans la région courant 2023 : dans les Côtes-d’Armor, en
Loire-Atlantique et en Ille-et-Vilaine.

Dans le pays lorientais, le CAM (Collectif Antifasciste du Morbihan) et la CALE (Collectif Antifasciste de Lorient & Environs) existent, organisent de nombreuses réunions publiques et conférences. Pourtant, on ne voit quasiment jamais de militant·es Les Écologistes-EELV présent·es à ses événements, hormis lorsqu’iels sont invité·es.
Rejoignez-les, mobilisez-vous à leurs côtés !

Vous avez raison, Damien Girard, il est temps de réagir et de dépasser les clivages. L’heure n’est plus à séduire un électorat de centre-gauche, frileux des questions
antifascistes, antiracistes, et queers. Nous n’oublions pas ce qui est fait à Lyon, ville gérée par Grégory Doucet (EELV) , où les expulsions se multiplient sous sa
mandature, où sa police municipale sert à réprimer les populations marginalisées.

L’antifascisme est une question primordiale, c’est même une question de survie. Il n’est plus question de faire les mêmes erreurs que cette sociale démocratie qui se meurt, avide de libéralisme. Il n’est plus question de négliger le travail de vigilance et de veille effectué par de nombreux·euses militant·es antifascistes, pour nos
libertés individuelles ou collectives.

Mobilisez-vous réellement pour faire un barrage efficace aux forces obscurantistes, aux groupuscules et aux partis d’extrême droite, et non à des fins électorales. Prenez l’exemple du front commun costarmoricain !

En attendant la suite, nous rappelons aux abonné·es que le CAM organise, le 7 juin prochain, à partir de 20 h, une nouvelle conférence sur les dangers de l’extrême droite et sur la pression qu’elle exerce dans nos écoles.