VERS UN SOULÈVEMENT CONTRE L’AUSTÉRITÉ ?

Le 15 juillet dernier, François Bayrou, Premier ministre le plus impopulaire de la Cinquième République, profitait de l’été pour annoncer un énième plan d’austérité.

Ainsi, en bon soldat de la macronie, il listait les premières coupes budgétaires : non-remplacement d’un·efonctionnaire sur trois partant à la retraite, suppression de plus de 1 000 emplois dans les agences d’Etat, suppression de 3 000 postes de fonctionnaires en 2026, non-revalorisation des salaires, diminution du budget des collectivités territoriales, etc.

D’autre part, son budget fera de la santé sa cible prioritaire, alors même que les hôpitaux craquent de partout, que les urgences sont saturées, que les conditions du personnel se dégradent toujours plus et que les patient·es désormais devenu·es des client·es peinent à se soigner correctement.

Mais qu’importe, Bayrou et son gouvernement souhaitent attaquer de front les personnes touchées par des affections de longue durée (ALD), augmenter le doublement des franchises sur les médicaments, et multiplier la mutualisation des achats des services hospitaliers, en passant par l’accentuation de l’ambulatoire.

Ils vont même jusqu’à proposer de récupérer les équipements des personnes décédé·es pour limiter les coûts.

Pour trouver les milliards restants, le gouvernement veut faire la chasse aux plus précaires et aux travailleureuses. Cette offensive, pour « remettre le pays au travail » va mener à une nouvelle réforme de l’assurance-chômage, une loi travail à venir, et la mise en place d’une « allocation sociale unifiée » dont les contours présagent de nouvelles attaques contre les minimas sociaux.

La suppression d’un premier jour férié, le lundi de Pâques, puis d’un second, le 8 mai, jour historique où l’Allemagne nazie a capitulé, dans un moment où le budget de guerre augmentera de 100 % est à lui seul un choix symbolique vers la contestation.

Si les retraité·es, travailleureuses ou chômeureuses seront touchées de plein fouet, il ne faut pas oublier le sort que réserve l’Etat français aux étudiant·es. Depuis l’élection de Macron, le coût de la vie a augmenté de 32 % : hausse des loyers, des transports, des frais d’inscription, de la nourriture, des frais médicaux, etc.

Et combien même si les scandales d’État frappent l’Hexagone depuis la première élection de Macron : 26 de ses ministres ou anciens ministres sont mêlées à des affaires judiciaires. Ces derniers mois, Bayrou, est visé lui-même dans l’affaire Bétharram, Aurore Bergé est visée pour « faux témoignages » dans le scandale des crèches, et enfin le scandale des eaux contaminées qui aurait rapporté plus de 500 millions d’euros à un grand groupe.

Aujourd’hui, le capitalisme est roi d’un État qui le protège tout en appauvrissant les plus précaires d’entre nous et en menant des projets écocidaires comme la promulgation de la loi Duplomb, le chantier mortifère de l’A69 ou la construction de bâtiments de luxe gentrifiant nos villes. La macronie et ses allié·es sont les vassaux de cette débâcle.

Alors que faire maintenant ?

Les quelques exemples résumés ci-dessus sont-ils l’étincelle d’un nouveau mouvement ? Dans nos lieux de vies, auprès de nos collègues, familles, amies et camarades, il existe un sentiment profond de colère et une lassitude face à l’inaction de la gauche institutionnelle.

Frustationmag rappelle qu’ « il faut bien reconnaître : aucune issue institutionnelle ne semble aujourd’hui envisageable face au problème auquel nous sommes confrontés ».

De cette lassitude, il subsiste depuis plusieurs années un désir d’auto-organisation populaire. Le budget Bayrou est-il ce carburant qui manquait ? Toujours est-il que dès le début du mois de juillet, la date du 10 septembre et le mot d’ordre « Indignons-nous : bloquons tout » commencent à circuler. Depuis, des groupes voient le jour et se réunissent, d’anciennes ou de nouvelles revendications émergent, des AG s’organisent aux quatre coins de l’Hexagone et on discute des meilleurs moyens pour contrecarrer le plan d’austérité imposé par le capitalisme.

Mais pour que le 10 septembre ne soit pas qu’un feu de paille, il est nécessaire de réinventer la lutte, de rénchanter nos espaces communs, de trouver de nouveaux moyens d’actions et d’être créatif·ves. Car on le sait, les manifestations, occupations ou pétitions ne font plus peur à un pouvoir s’accrochant coûte que coûte à la survie de ses privilèges. Enfin, il paraît important de ne pas se laisser déborder par l’extrême droite présente comme lors du mouvement des gilets jaunes et qui déversait la haine et la peur de l’autre. Opposons-lui notre solidarité et notre tolérance !

LE DRAPEAU PALESTINIEN A-T-IL ÉTÉ RÉPRIMÉ DU FIL 2025 ?

Alors que le Festival Interceltique de Lorient (FIL) vient de toucher à sa fin, de nombreux témoignages de festivalier·ères nous remontent sur de nombreux contrôles d’identité. En cause ? Des banderoles déployées ou des drapeaux palestiniens portés sur les épaules. 

Rien d’anodin puisque depuis plusieurs mois, en Hexagone, le drapeau palestinien fait l’objet d’un traitement singulier : sa seule apparition suffit à susciter des accusations simplistes de troubles à l’ordre public, des interventions policières, des gardes à vue, voire des mises en cause judiciaire. Ainsi, en amont, des contrôles abusifs sont menés à tout-va pour satisfaire le bourrage de crâne impérialiste soutenant toujours le régime de Netanyahu. Cette propagande est elle-même relayée par l’hystérisation de certains médias auprès de ses lecteurices.

Dans un communiqué transmis aux organisations partenaires et envoyé à la presse, l’AFPS du Pays de Lorient, dénonce des « faits inacceptables et honteux pour l’image de la ville et du festival » et recense au moins deux contrôles d’identité. Des chiffres qui sont en deçà de la réalité, puisque nous sommes en mesure de confirmer, avec vos témoignages, que près d’une dizaine de contrôles d’identité voir plus ont été réalisé au cours des dix jours de festival interceltique.

À l’exemple du dimanche 3 août où nous dénombrons au moins quatre faits. Le premier a lieu vers 11h au cours de Chazelles. Une banderole est déployée par des militant·es de la cause palestinienne lors de la Grande Parade des Nations Celtes. Dénoncé·es par certain·es spectateurices à la police, plusieurs militant·es sont arrêté·es,menotté·es, puis amené·es au commissariat lorientais pour une « vérification d’identité ». Cette vérification dure plus de deux heures. Une autre personne écope d’une amende. Aucune poursuite connue à ce jour.

Les trois autres faits ont lieu entre la place des Pays Celtes et le Kleub. Plusieurs jeunes individu·es sont contrôlé·es entre 22h et 23h sur la place névralgique du FIL par une dizaine de CRS. Ils exigent que la jeune femme retire de ses épaules le drapeau palestinien sur « ordre du commissaire ». La jeune femme demande pourquoi à plusieurs reprises. Selon son témoignage « aucune explication n’est apportée ».

Les deux suivants ont lieu à la sortie du Kleub, un lieu situé place de l’Hôtel de Ville. La jeune femme contrôlée auparavant est accompagné d’un ami. Il est contrôlé à son tour « pour savoir à qui on a affaire » selon son nouveau témoignage puis est « mis en garde » que si le drapeau palestinien reste sur ses épaules il risque de se « faire embêter à nouveau ». Les deux ami·es, au contraire, reçoivent des marques de soutien, des sourires et des remerciements par de nombreux·ses festivalier·ères présent·es sur les autres sites du FIL. Ici, nous saluons leur acte de résistance.

Enfin, un·e individu·e est de nouveau contrôlé·e car iel porte un drapeau palestinien sur ses épaules. Cette fois-ci, il y aurait un « arrêté préfectoral ». Les FDO qui effectuent le contrôle ne sont toujours pas en mesure de présenter un document officiel attestant de cet arrêté.

Le jeudi 7 août, vers 21h, au Quai du Livre, un couple franco-italien est interpellé par des CRS. L’homme qui ne parle bien français a du mal à comprendre ce qu’on lui reproche. Sa compagne traduit. L’AFPS explique dans son communiqué le « ton agressif des policiers qui lui intiment d’enlever son drapeau évoquant de manière vague qu’aucun drapeau autre que ceux des nations celtes n’est admis sur le site, au prétexte que le festival serait apolitique ». S’en suit un contrôle d’identité et des menaces d’être conduit au commissariat.

Le jeudi 7 août, vers 22h, un couple franco-asturien est prié de quitter illico presto le fest-noz de la salle Carnot et le Festival Interceltique de Lorient. Le jeune asturien est contrôlé sous prétexte qu’il arbore le drapeau palestinien. 

Toujours ce jeudi 7 août, à 23h05, le couple franco-italien est de nouveau contrôlé. L’homme est « brutalement » aggripé par ses vêtements et « emmené contre une palissade ». À nouveau un contrôle d’identité est mené et que s’il persiste une troisième fois, il sera conduit au poste.

Quelques minutes plus tard, nous recevons des alertes de bénévoles présent·es sur différents sites et dont la police somme de « dénoncer les personnes portant le drapeau palestinien ». Ils expliquent également être à la recherche « d’espagnols ou d’italiens pro-palestiniens ».

Le vendredi 8 août, un·e individu·e subit un troisième contrôle de la semaine à la sortie du Kleub. Iel lui est notifié·e qu’un « arrêté municipal » portant sur le drapeau palestinien est en cours. Aucun document n’est présenté.

Ces quelques exemples sont issus d’une longue liste de faits non-exhaustive. Alors si la direction du Festival Interceltique de Lorient, rappelle que « Nous n’avons eu aucune remontée concernant ces faits » selon la presse régionale, on lui rappelle que la répression est toujours plus oppressante, ces derniers mois, et que nombre d’individu·es se taisent par peur de représailles.

L’organisation assure également n’avoir « donné aucune instruction officielle concernant le port du drapeau palestinien, encore moins une interdiction ». Face à cela, il est légitime de se poser plusieurs question.

Comment se fait-il qu’une représentante du festival a spécifiquement signifié que « le drapeau palestinien est interdit » ? Est-on en droit de prohiber le drapeau palestinien lorsqu’on se remémore l’histoire du Festival Interceltique ?

La réponse est bien évidemment non. On ne peut outrepasser qu’en 2005 puis en 2007, de jeunes musicien·nes palestinien·nes ont défilé avec le Bagad Guirab (signifiant cornemuse en arabe) lors de la Grande Parade des Nations Celtes, le triomphe des sonneurs et les différents défilés.

Pourtant, déjà à l’époque, ces palestinien·nes, comme des milliers d’autres, étaient expulsé·es de leur terre, entassé·es dans des camps en Cisjordanie, réfugié·es au Liban, ou bien même enfermé·es dans la bande de Gaza.

Ce message d’ouverture, de solidarité et de tolérance,associé à nos cultures minorisées, ne peut être oublier ou dévoyer aujourd’hui.

Dans la conjoncture actuelle, exprimer sa solidarité en arborant le drapeau palestinien est-il devenu un délit ?

En janvier 2023, Heba Morayef, directrice régionale pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient d’Amnesty International soulignait que « depuis des décennies, le drapeau palestinien est un symbole d’unité et de résistance à l’occupation illégale d’Israël ; il est utilisé à travers le monde comme emblème de solidarité avec le peuple palestinien ».

Arborer le drapeau palestinien n’est pas un délit, au contraire, il marque toute notre solidarité et encore plus lorsque cinq journalistes parmi les derniers de Gaza sont tués. Lorsque des femmes palestiniennes accouchent sans anesthésie, allaitent sous les bombardements, et protègent leurs enfants avec leurs corps. Elles voient la faim les dévorer au point de manger du sable et inscrivent leur nom sur leurs bras « au cas où ». Les femmes palestiniennes déchirent leurs toiles de tente pour en faire des protections menstruelles de fortune, endurent des infections sans aucun soin possible. Alors oui, merci à celleux qui ont eu le courage d’arborer les couleurs de la Palestine au FIL 2025 comme ailleurs.

Enfin, au sujet d’un hypothétique « arrêté municipal », comme évoqué le vendredi 8 août, les services de l’Etat français se sont déjà prononcés « plusieurs fois sur le sujet : non, pour la justice, l’interdiction d’un drapeau n’est ni nécessaire ni proportionnée » comme le rappelle France Info, dans un article daté du 4 juin dernier.

EDIT : Le vendredi 8 août dernier, un bâteau accoste au port de Lorient. Vers 18h, environ dix minutes après l’arrivée de l’équipage, six policiers arrivent sur le ponton « nous ordonnant d’enlever notre drapeau ». Une des
personnes contrôlées explique que « nous avons demandé de nous
montrer le document qui spécifiait cet ordre. Ils nous ont répondu que c’était un arrêté préfectoral, mais qu’il ne l’avaient pas avec eux ».

S’en suit des contrôles d’identité en « spécifiant qu’ils ne pouvaient pas enlever le drapeau mais que si ce n’était pas fait, on recevrait sûrement une amende ».

SE RAPPROCHER AVEC LA MUSIQUE BRETONNE

Depuis quelques temps, nous partons à la rencontre d’acteurices loc·ales·aux pour parler d’art, de culture ou de musique. Il y a un peu plus d’une semaine, nous avons rencontré un biniaouer et talabarder (entendez par-là d’un joueur de binioù et de bombarde) du pays lorientais et membre d’un bagad morbihannais.

Ensemble, nous avons évoqué pendant près d’une heure et demie, la musique bretonne et son avenir, les bagadoùs, les festoù-noz et le mouvement trad. Une discussion engagée, comme on l’aime et comme on l’a défend avec notre auto-média partisan.

Surnommé « Tcheutcher » par certain·es de ses ami·es, il incarne la nouvelle génération, déterminée à s’ouvrir au monde par la solidarité, la tolérance et la dignité. À ses côtés, on découvre ou redécouvre au fil de la discussion, sa passion qui le lie à la musique. S’il joue dans un bagad, orchestre musical cadré, cadencé au pas, inspiré des pipe bands écossais et culturellement « hiérarchisée, spectaculaire ou grandiose », Tcheutcher performe également dans les festoù-noz ou « fêtes de nuit ».

Modernisés aux milieux des années 1950 dans le Kreiz Breizh (Centre-Bretagne), sous l’impulsion de Loeiz Ropars, les festoù-noz connaissent un nouvel élan.

Le 26 mai 1954, Loeiz Ropars, organise un premier concours de kan ha diskan à Poullaouen avec l’idée de relancer les festoù-noz. Poullaouen, c’est aussi une commune, terre de lutte, ouvrière et populaire, où des laveuses se mettent en grève au cours de l’année 1767. La grève qui dure six semaines est la première hexagonale du monde ouvrier féminin. Elle se solde par une victoire.

Dans les années 1960, les festoù-noz deviennent festif, populaire, et prennent de l’ampleur. Ils se multiplient en Kreiz Breizh et commencent même à gagner l’ensemble de la Bretagne.

En 2024, si l’on se base sur les chiffres de Tamm-Kreiz, qui œuvre pour la promotion et la diffusion du monde du fest-noz, il y aurait eu au moins 1175 festoù-noz et bals trad en Bretagne.

Aujourd’hui, rajeunie par la nouvelle génération, les festoù-noz sont plus ouverts. Sensible sur les non-dits, sur la veille et la prévention des violences sexistes et sexuelles, elle soulève des thèmes importants. Mais estime que « le milieu est clairement en retard sur le sujet » comme le souligne la harpiste Nolwenn Bernard dans un article de Mediapart en août 2024.

Déconstruire la méritocratie, dégenrer la danse, vivre un amour libre et heureux, rappeler que la pratique hétéronormée est de moins en moins courante, sont portées par la nouvelle génération dans le kas-a-barh, l’hanter dro ou la ridée.

Brassés par des sous-textes que chacun·es peuvent interpréter d’une manière différente, les festoù-noz, lieux de rencontres, interpellent son public et apportent un vent de fraîcheur dans ses contenus.

Si les mœurs commencent à évoluer, Tcheutcher nous rappelle d’ailleurs que « la musique bretonne a besoin de se rapprocher » de nos luttes communes et de nos espoirs. On se souvient notamment du 17 août 2024, lors du Festival Interceltique de Lorient off, où il performe aux côtés de DJ Tonkar et de la dragqueen Monica Gole.

De la nécessité à converger ensemble, il faut tout de même rappeler que nos cultures minorisées sont mises en danger. En effet, Rachida Dati, ministre de la Culture, aux relents trumpistes, accentue les coupes budgétaires à tous les niveaux. Le SMA (Syndicat des Musiques Actuelles) publiait, le 16 avril dernier, une étude plus que documentée sur le sujet.

Les chiffres sont clairs : 65,8 millions d’euros en moins de la part des régions pour la culture. En Bretagne, des centres culturels ferment, des coopératives culturelles mettent la clé sous la porte, et des championnats de musique sont menacés.

Et ce n’est pas le fameux « plan fanfare » qui donnera des avancées. Ainsi, en réduisant son budget à la culture, l’Etat français ouvre sa porte aux extrêmes droites. Sous couvert de sa théorie du « grand remplacement », elles s’en prennent, dans des torchons de désinformations régionaux aux réfugié·es ou à des groupes d’artistes engagés.

Ce discours nauséabond ne doit avoir aucune place, ni sur la place publique, ni dans les commentaires haineux qui pullulent sur les réseaux sociaux. Tcheutcher souligne « l’intérêt qu’on soit en capacité de répondre avec l’argumentaire » et non « en mon nom ». Car c’est bien cela le problème, les extrêmes droites non-locutrices se permettent d’agir à la place des premiers·ères concerné·es.

Car sous prétexte de motifs fallacieux et crasseux des extrêmes droites, c’est bien la diminution du nombre de locuteurices qui menacent.

Il ne reste plus que 107 000 personnes parlant breton soit 2,7 % de ses habitant·es. C’est deux fois moins que la dernière étude qui datait de 2018.

À cela, s’ajoute la gentrification des villes, car oui, les artistes sont précaires. La précarité est bien là, sous différentes formes, dans les grandes et villes moyennes.

Nombreux·ses sont celleux qui quittent les zones du littoral pour le Kreiz Breizh où le prix des loyers sont plus accessible. La baisse des budgets aditionnée à la  gentrification menacent nos cultures minorisées.

Pour autant, rien n’est perdu, car un jeune vivier d’artistes et de musicien·nes se mobilisent. De Fall Foen à Elouan Le Sauze, en passant par Kevin Le Pennec, harpiste queer, au duo de rappeurs de Plouz&Foen, nombreux·ses sont celleux à être ouvert·es, tolérant·es et dignes.

Il est donc important que « nos milieux fassent un pas vers l’autre » comme le conclut Tcheutcher.

Ce premier pas a été réalisé au cours de l’été 2024, lorsque deux tribunes circulent dans le milieu des musiques bretonnes : « Folk contre le fascisme » et « Ne vous abandonnez pas aux sirènes de l’extrême droite ». La première réaffirme un positionnement antifasciste et antiraciste quand « les traditions populaires se font écho les unes aux autres, d’où qu’elles prennent leurs sources » et la seconde appelle à se mobiliser dans les urnes face aux extrêmes droites. Cette année, il y a également une volonté de se mobiliser contre l’extrême droite entre le mouvement folk antifasciste et le mouvement trad fest-noz.

Des festoù-noz aux bals trad, les chants de luttes sont investis par les mouvements sociaux, comme un outil pour se rencontrer, lever des fonds et danser tous·tes ensemble. Au sein de ces scènes, il existe des initiatives contre le sexisme, comme avec Krismenn ou Fleuves, qui dénoncent la part sous-représentative d’artistes féminines dans les festoù-noz avec ce chiffre à l’appui : 70 % d’artistes masculins sur scène et 30 % restant sont, pour moitié musiciennes ou chanteuses répertoriées par Tamm-Kreiz.

Alors pour que la culture populaire vive, pour que la culture et la musique soient nos luttes, mobilisons-nous ensemble !