An Tour-Tan (ATT) ou appelé « le phare » en breton est un groupe fasciste implanté à Vannes depuis novembre 2022, et qui cherche maintenant à ouvrir une section lorientaise.
Son programme politique s’inspire très largement de celui de l’Adsav, un parti nationaliste et indépendantiste régional, d’extrême droite et actif jusqu’en 2016. Le groupuscule sous couvert de défense identitaire et culturelle bretonne, et qui se revendique comme un « mouvement de jeunesse des identitaires vannetais », veut s’implanter dans le pays lorientais.
Une soirée de lancement est prévue, le vendredi 25 avril à partir de 19h30, dans la ville de Lorient. ATT cherche à diffuser son idéologie d’extrême droite et nationaliste-révolutionnaire, alternant sessions de collages ou de stickages, conférences ou même soirées festives.
Mais sous un vernis d’apparence impassible, se cache une réalité bien différente.
Dans une enquête réalisée par Mediapart et publiée début janvier 2024, le groupuscule « brandit la culture régionale pour mieux diffuser son néonazisme ».
En août 2023, ATT qualifie Marc Augier, Yann Fouéré et Olier Mordrel de « piliers idéologiques ». Ses trois militants nationalistes se sont engagés dans la collaboration avec l’Allemagne nazie au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Un des principaux membres du groupuscule ne cache pas non plus leur fascination pour le IIIe Reich. Dans un tweet de juin 2022, il explique avoir « environ 50 kilos de livres d’histoire sur la collaboration, le fascisme, le national-socialisme, néonational-socialisme ».
À quelques jours de la création d’ATT, il écrit que la « croix gé-ma » (gammée en verlan) est « vraiment le plus beau symbole du monde ».
Il est loin d’être le seul cas. Un autre membre se prend en photo avec un ouvrage consacré à la Division Charlemagne, l’unité composée de volontaires français de la Waffen-SS.
Les deux individus sont proches de Boris Le Lay, nationaliste breton néonazi et antisémite, visé par une notice rouge d’Interpol. Ajoutons à cela que d’autres militants toujours sous pseudo, ne cachent pas leur xénophobie et leur racisme sur X.
Plusieurs des membres d’ATT, identifiés, sont passés par des partis politiques. C’est le cas d’un individu, ancien militant à l’UDB (Union Démocratique Bretonne), positionné à gauche, ou bien d’autres amorçant leur militantisme au sein de formations d’extrêmes droites : RN, Re-conquête ou PNB (Parti Nénonazi Breton).
Présents à la manifestation du C9M (Comité pour le 9 Mai) à Paris, un défilé organisé pour rendre hommage à un militant néo-nazi décédé en 1994, ATT multiplie ses liens avec différents groupuscules ou partis d’extrême droite hexagonaaux et internationaux.
Un membre du « phare » assurait d’après Mediapart d’avoir participé à une action avec L’Oriflamme (groupuscule rennais) et interrompu un atelier sur l’égalité des genres destinés aux enfants, en Ille-et-Vilaine en 2023.
Le 30 mars 2024, ATT est présent à Pontivy (50 km au nord de Vannes) pour s’assurer de la bonne tenue du meeting de Sébastien Chenu, député RN. Une dizaine de leurs partisans font face au contre-rassemblement antifasciste et provoque celui-ci.
Quelques jours après, Blast publie une photo et explique dans un article ce qui suit : « Parmi eux des antifas disent avoir reconnu l’un des hommes présents à Saint-Brieuc lors de l’attaque du festival pour une Bretagne solidaire et ouverte le 1er juillet dernier ».

En juillet 2023, plusieurs militants antifascistes reconnaissent deux partisans d’ATT prenant part à cette attaque. Ils passeront entre les mailles du filet et ne seront jamais inquiétés par les autorités françaises.
Aussi actifs lors des manifestations à Callac contre un CADA, et à Saint-Brévin, où la maison du maire avait été incendiée, les membres d’An Tour-Tan sont partisans d’une société réactionnaire et violente. Ils oeuvrent pour mettre un projet fasciste, le tout en ayant utilisé les locaux vannetais de Re-conquête ou en appuyant les hommages au borgne, J-M. Le Pen.
En Europe, le groupuscule tisse des liens en Autriche, comme le 20 juillet 2024, pour une manifestation pour la rémigration (comprenez pour la déportation des populations non-blanches hors de l’Europe), en Flandres avec d’autres groupes nationalistes et autonomistes, ou en Irlande du Nord comme le rappelle la récente enquête d’un collectif antifasciste irlandais.
Ne laissons pas s’implanter An Tour-Tan, ni à Lorient et ni ailleurs !
Pour aller plus loin, voici quelques articles sur ses nervis :